Enlèvement de Santiago : que risque le père du bébé ? IllustrationIstock
Le nourrisson de 18 jours né prématuré de deux mois avait disparu de la maternité du centre hospitalier Robert-Ballanger à Aulnay-sous-Bois (93) le 21 octobre dernier. Alors que ses parents sont accusés d'avoir enlevé leur bébé, le père a été remis aux autorités françaises jeudi dernier.
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Une Alerte enlèvement avait été lancée le mardi 22 octobre. Né grand prématuré début octobre, Santiago était encore placé en couveuse et muni d’une sonde gastrique pour l’alimenter lorsqu’il a été enlevé par ses parents le 21 octobre à l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Le couple s’était enfui vers la Belgique puis vers les Pays-Bas avant d'être interpellé dans un hôtel d'Amsterdam, où le bébé avait été retrouvé en bonne santé, après quatre jours de traque.

Ce vendredi 6 décembre, le parquet de Bobigny a annoncé que Kevin D., le père de Santiago qui avait été interpellé aux Pays-Bas le 25 octobre, a été remis aux autorités françaises ce jeudi puis mis en examen et placé en détention provisoire, en attendant un débat différé devant le Juge des libertés et de la détention.

La mère de l’enfant déjà mise en examen 

L’homme de 23 ans ayant refusé dans un premier temps la procédure accélérée de remise à la France, il était en détention provisoire aux Pays-Bas. Il est mis en examen pour "enlèvement" et "séquestration de mineur de moins de 15 ans en bande organisée" et "privation de soins". Il risque un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.

La mère de l’enfant, Christina N., avait été interpellée aux Pays-Bas le même jour mais, ayant accepté la procédure accélérée de remise à la France, elle avait été mise en examen le 8 novembre et laissée libre sous contrôle judiciaire. Elle est également mise en examen pour enlèvement d’un mineur de moins de 15 ans en bande organisée et privation de soins par ascendant. 

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Les parents étaient déjà connus des services de police 

Christina N. et Kevin D. vivaient tous les deux à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis. Ils sont nés en France et de nationalité française. La mère de l’enfant a déjà été condamnée à plusieurs reprises : en 2019 pour "vol avec effraction", en mai 2023 pour "recel de vols", et en avril 2024 pour "vol avec effraction", selon le Parquet. Elle avait écopé d’une peine de prison aménagée. 

Quant au père, il a également été jugé à plusieurs reprises, en France et en Autriche, notamment pour "vol avec effraction et arme" en janvier 2021, "vols aggravés et associations de malfaiteurs" en septembre 2021, "usage de stupéfiants et vol par effraction" en janvier 2023, et enfin, "vol par effraction et conduite d'un véhicule sous stupéfiants" en avril 2024.

Une crainte de perdre la garde de l’enfant 

Selon Me Romuald Sayagh, l’avocat de la mère de Santiago, le couple a été animé par “la peur” de perdre la garde de leur enfant, un placement ayant été évoqué après sa naissance. Le jour de l'enlèvement, ils avaient en effet eu une rencontre avec les équipes de l'hôpital.

Une version qui avait déjà été avancée par la grand-mère du petit garçon quelques jours après son enlèvement dans une interview à visage découvert. L’enfant a pour l’instant été confié à l'Aide sociale à l'enfance (Ase) en France.