5 meurtres sanglants qui ont eu lieu dans les stations de ski

Publié par Eléonore Bounhiol
le 03/05/2023
log cabin with shining window in wintry forest
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A l’heure où les Français sont nombreux à partir à la montagne pour profiter des joies des sports d’hiver, retour sur 5 meurtres sanglants qui se sont déroulés au pied des pistes.

La montagne, son grand air, ses sapins, ses animaux sauvages, ses spécialités de fromage… et ses dangers. Si les Français raffolent des sports d’hiver, ils ignorent souvent quels drames se sont parfois déroulés dans leurs stations fétiches.

Parmi eux, malheureusement, on dénombre de nombreux accidents de ski. Tous les ans, des vacanciers périssent pendant leur séjour, comme ce fut le cas récemment de l’acteur Gaspard Ulliel, dont la disparition a provoqué une vive émotion dans tout le pays. Il n’est donc que trop recommandé de rester prudent, sur les pistes, mais aussi en dehors…

Des accidents qui font la une… et des meurtres « oubliés »

On se souvient notamment de l’histoire tragique de la petite Agathe, 7 ans, happée par un tapis roulant en 2004 alors qu’elle s’entraînait à skier à Val-Cenis (Isère).

Très médiatisés, les accidents de remontées mécaniques ou de téléphériques sont aussi une réalité, bien qu’ils restent, fort heureusement, assez rares. Ainsi, en mai dernier, une cabine téléphérique dans le Piémont a fait une terrible chute, entraînant la mort de 14 de ses 15 occupants.

En Géorgie, un télésiège « devenu fou » avait fait le tour du web en 2018. Pendant plusieurs minutes, ses nacelles avaient été lancées à toute vitesse, en marche arrière, éjectant plusieurs skieurs. L’incident avait fait une dizaine de blessés.

Mais au-delà de ces drames malencontreux, la montagne peut également être le théâtre de crimes sordides, souvent gardés secrets pour ne pas effrayer les touristes. Derrière l’apparence chaleureuse de certaines stations de ski se cachent en effet parfois des histoires à glacer le sang, mêlant souvent argent, jalousie et trahisons.

Découvrez ces 5 crimes sanglants qui se sont déroulés au cœur même des stations de sport d’hiver.

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Massacre à Kitzbühel

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kitzbuhel in winter
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L’histoire se passe en Autriche, dans la station huppée de Kitzbühel, où vivent 8000 âmes.

Le 7 novembre 2019, un jeune homme de 25 ans se présente, en pleine nuit, à la porte du chalet de son ex petite-amie, où elle vit avec sa famille. C’est d'ailleurs le père qui lui ouvre, et qui le renvoie chez lui, furieux.

Le jeune homme va alors en profiter pour récupérer le pistolet de son frère, avant de retourner sur les lieux.

C’est à nouveau le père de son ex qui l’accueille. Là, le jeune autrichien lui tire dessus sans ménage. Il se rend ensuite dans la chambre du frère de son ancienne petite copine et tire une nouvelle fois, avant de croiser la mère et de l’abattre à son tour.

« Je viens de tuer cinq personnes »

Son ex se trouve alors dans un appartement fermé à clé, à l’intérieur du chalet familial. Mais rien n’arrête le jeune homme, qui va escalader un balcon et entrer par la fenêtre, avant de tirer mortellement sur les deux amants.

Il se rend ensuite au poste de police le plus proche et fait cette annonce glaçante aux policiers médusés : « bonjour, je viens de tuer cinq personnes ».

L’autrichien, mis en examen et incarcéré, devrait être jugé dans quelques mois.

Le rescapé des neiges était un meurtrier

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lonely man walking through the forest during the winter night
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Une nuit de janvier 1982, un avion survole le Guanella Pass, un col de haute montagne dans le Colorado (Etats-Unis) où les stations de ski sont légion. Un passager est alors attiré par des signaux lumineux, à terre, formant le signe « SOS » en langage morse.

Averti, le pilote alerte les autorités, qui dépêchent deux avions de secours. Près du col, l’un d’eux repère un pick-up, coincé dans la neige. Derrière le volant, Alan Lee Philips, un mécanicien de 30 ans, raconte qu’il s’est retrouvé bloqué dans la neige en rentrant d’une soirée dans un bar. Son sauvetage fait la une de la presse locale, et Alan Lee Philips s’exprime sur « la solitude » qu’il a ressenti pendant des heures.

Il voulait échapper à son crime

Des années plus tard, l’histoire va refaire surface d’une manière plus que surprenante.

En 2018, la police locale décide de déterrer un cold case, le double meurtre de Barbara Oberholzer et Annette Schnee. Les deux jeunes-femmes avaient été retrouvées assassinées dans la région en 1982. Les enquêteurs réalisent de nouvelles analyses ADN. Et stupeur : les traces retrouvées sur les corps des victimes correspondent en tout point à Alan Lee, désormais âgé de 70 ans.

En réalité, l’homme se serait retrouvé bloqué dans la neige ce soir-là car il essayait de fuir son double crime.

40 ans plus tard, Alan Lee Phillips est mis en examen et incarcéré, dans l’attente de son procès.  

Tué en pleine rue à La-Plagne

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view of la plagne ski resort, france
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Le 29 décembre 2019, en pleine période de fêtes de fin d’année, un drame terrible va venir endeuiller la populaire station de ski Aime-La-Plagne.

Cet après-midi-là, un homme de 41 ans s’écroule en pleine rue après avoir été poignardé, sous les yeux effrayés des passants. Malgré l’arrivée rapide des secours, il succombe à ses blessures.

Plus tard, deux suspects sont arrêtés dans une station-service des environs. Il s’agit d’un homme de 36 ans, qui serait l’auteur des coups de couteau, et de sa compagne, âgée de 44 ans, qui l’aurait assisté dans son crime.

Le mobile de leur geste ? La victime n’était nul autre que le nouveau compagnon de l’ex-femme du meurtrier présumé.

Au terme de leur garde à vue, l’homme et la femme sont mis en examen. Lui pour « assassinat », elle pour « complicité d’assassinat ». Ils ont été placés en détention provisoire.

La tuerie du Grand-Bornand

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criminalite famille disparition flactif
AFP

C’est un crime sordide, qui s’est déroulé au Grand-Bornand, une station de sport d’hiver plébiscitée au cœur des Alpes. 

Le 12 avril 2004, le jeune Mario, 17 ans, doit rendre visite à sa mère Graziella, qui a refait sa vie au Grand-Bornand avec Xavier Flactif, un promoteur immobilier à qui tout semble réussir. Ensemble, ils ont eu trois enfants : Grégory 6 ans, Lætitia, 9 ans et Sarah 10 ans.

Mais ce jour-là, Mario trouve la porte de leur chalet close. Le lendemain, toujours aucune de nouvelle de la famille. Mario, de plus en plus inquiet, prévient les gendarmes.

Le 17 avril, ils décident de s’introduire chez les Flactif pour en savoir plus. A l’intérieur du somptueux chalet, aucune trace de la famille. Mais lors des investigations de la police scientifique, de nombreuses traces de sang, soigneusement lavées sont mises à jour.

Dans un premier temps, les enquêteurs pensent à un drame familial, car le 4x4 des Flactif est retrouvé peu de temps après sur le parking de l'aéroport de Genève. Alors, Xavier, le père de famille, qu’on disait flambeur, aurait-il commis l’irréparable avant de fuir ?

De la haine au quintuple meurtre

Mais très vite, les enquêteurs sont interpellés par le comportement étrange d’un voisin des Flactif. David Hotyat, un mécanicien de 33 ans, observe tous les mouvements de la police dans le chalet de la famille avec des jumelles, depuis sa fenêtre.

Arrivé lui aussi du Pas-de-Calais avec son épouse Alexandra Lefebvre en 2001, il est l’ancien locataire d’un des chalets des Flactif.

Et dans la presse, le couple n’hésite pas à s’épancher sur la famille disparue ; ils accréditent la thèse de la fuite, évoquent un possible trafic de drogue ou même l’influence de la mafia… Au final, ils déversent un tel flot de haine sur les Flactif qu’ils finissent par devenir de sérieux suspects aux yeux des enquêteurs.

Leur sentiment sera vite confirmé par les analyses ADN, qui révèlent la présence de David Hotyat sur la scène de crime.

Les corps retrouvés en forêt

Avant de l’interpeller, les enquêteurs décident de le placer sur écoute pour en savoir plus sur son mobile. Ils découvrent alors que l’homme aurait bénéficié durant tout ce temps de la complicité de sa compagne Alexandra, mais également de celle d’un couple d’amis, Stéphane et Isabelle, avec qui ils complotaient sans relâche contre les Flactif, jaloux de leur mode de vie aisé.

Dès les premières heures de sa garde à vue, David Hotyat, confondu, avoue et mène les enquêteurs dans les bois de Thônes, où il a incendié les corps.

En juin 2006 il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le quintuple meurtre du Grand-Bornand. Stéphane écope de 15 ans pour complicité, et Alexandra et Isabelle de 10 ans et de 7 ans pour non dénonciation de crime. Elles ont depuis été libérées. 

Meurtre à Aspen

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aspen skyline from an overlook in the winter
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Le 26 février 2014, à Aspen, une station très chic des montagnes Rocheuses, dans le Colorado (Etats-Unis), Nancy Pfister, une mondaine de 57 ans, est retrouvée sans vie, au beau milieu du dressing de son chalet.

Elle a été frappée à la tête et à la poitrine avec un marteau, une hache, et une lampe.

Très vite, les enquêteurs soupçonnent Trey et Nancy Styler, un couple qui louait à l’année une partie de la vaste demeure de Nancy.

Les locataires meurtriers

La quinquagénaire se serait en effet récemment disputée avec ses locataires. Ces derniers lui auraient notamment reproché l’odeur de cigarette qui embaumait la maison, une « excuse » qu’ils auraient également avancée pour ne plus payer la location.

Après des mois de loyers impayés, Nancy avait donc décidé de leur faire payer des intérêts, faute de quoi, ils devraient partir.

Au terme d’un énième dispute à ce sujet, Trey et Nancy Styler auraient fini par tuer leur propriétaire, qu’ils accusent par ailleurs d’être alcoolique, tyrannique, et de les avoir sans cesse insultés et rabaissés en raison de leur classe sociale.

En octobre 2014, ils sont inculpés pour le meurtre de Nancy Pfister. Quelques mois plus tard, Trey avoue le crime et accepte une peine de réclusion criminelle à perpétuité, en échange de l’abandon des charges retenues contre sa femme.

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