SMIC : voici le nouveau salaire minimum en vigueur au 1er janvier 2026

Publié par Elise Laurent
le 15/12/2025
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Au 1er janvier 2026, le SMIC progressera de 1,18 %, portant son montant brut mensuel à 1 823,03 euros. Une application stricte de la formule légale, sans le moindre "coup de pouce", qui risque de raviver les tensions sociales dans un contexte où le pouvoir d'achat demeure la préoccupation numéro un des Français.
 

Fin du suspense pour les salariés rémunérés au salaire minimum. Comme l'annonçaient les estimations préliminaires, le gouvernement a validé une augmentation de 1,18 % du SMIC. Cette hausse, qui prendra effet sur les fiches de paie dès le début de l'année 2026, porte le montant brut mensuel à 1 823,03 euros pour un salarié à temps plein (sur la base de 35 heures hebdomadaires), contre 1 801,80 euros précédemment. Cette décision fait suite à la publication des derniers indices de l'Insee et à la réunion de la Commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) qui s'est tenue ce vendredi 12 décembre 2025.

Combien toucherez-vous en net ?

Au-delà du montant brut, c'est bien la somme virée sur le compte en banque qui intéresse les ménages. Selon les chiffres officiels, le nouveau SMIC net mensuel s'établira à environ 1 443,11 euros. Pour mesurer l'impact réel sur le pouvoir d'achat, il faut comparer ce chiffre au montant en vigueur en cette fin d'année 2025, qui était de 1 426,30 euros net. 

L'augmentation concrète pour un salarié à temps plein est donc de 16,81 euros net par mois. Une somme qui servira, selon les syndicats, tout juste à compenser la hausse des prix des produits du quotidien, sans permettre une véritable amélioration du niveau de vie. En taux horaire, le SMIC brut passe symboliquement la barre des 12 euros, s'établissant désormais à 12,02 euros (contre 11,88 euros depuis la précédente revalorisation de novembre 2024).

Les raisons de ce chiffre précis (1,18 %)

Contrairement aux espérances de certaines organisations syndicales qui réclamaient un geste fort, le gouvernement s'en est tenu à la stricte application des règles légales. Le calcul de cette revalorisation annuelle repose sur deux indicateurs économiques précis observés entre septembre 2024 et septembre 2025 à savoir : l'inflation supportée par les 20 % de ménages les plus modestes (+0,8 %) et la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire de base des ouvriers et employés (SHBOE).

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C'est l'addition de ces paramètres qui aboutit au chiffre de 1,18 %. L'exécutif a choisi de ne pas aller au-delà de cet automatisme, suivant ainsi les recommandations du groupe d'experts sur le SMIC. Dans leur rapport annuel, ces économistes déconseillent systématiquement les "coups de pouce", estimant qu'une hausse du coût du travail non corrélée à la productivité pourrait nuire à l'emploi des moins qualifiés.

Mayotte et le Minimum Garanti également revalorisés

Le décret précise également les nouveaux montants applicables dans le département de Mayotte, où le coût de la vie et la structure salariale diffèrent de la métropole. Là-bas, le SMIC brut horaire est relevé à 9,33 euros (contre 8,98 euros auparavant), ce qui porte le salaire mensuel brut pour un temps plein à 1 415,05 euros. Cela représente une hausse notable de près de 3,90 % pour ce territoire.

Par ailleurs, le montant du minimum garanti, valeur de référence qui sert notamment à l'évaluation des avantages en nature (comme les repas) dans certains secteurs comme l'hôtellerie-restauration, est porté à 4,25 euros au 1er janvier 2026.

La "smicardisation" : un défi pour de nombreuses branches professionnelles

Cette nouvelle hausse, bien que modérée, va avoir un impact direct sur les grilles salariales des entreprises. De nombreuses branches professionnelles vont voir leurs premiers échelons de rémunération "rattrapés" par le nouveau plancher légal. Ce phénomène de tassement des salaires, souvent qualifié de "smicardisation", oblige les partenaires sociaux à rouvrir des négociations pour mettre en conformité leurs conventions collectives. 

Si le SMIC augmente plus vite que les salaires intermédiaires, les perspectives d'évolution salariale se réduisent pour une partie des employés qualifiés, un sujet qui promet de rester au cœur du dialogue social en 2026.

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