Une retraitée décède du botulisme après avoir consommé une conserve artisanale
Le drame s’est noué dans le secteur de Cholet, dans le Maine-et-Loire. Entre le 7 et le 14 juillet, six personnes retraitées ont été hospitalisées après avoir consommé à des moments différents un gâteau à la carotte, réalisé à partir de carottes mises en bocal par l’un des couples. Parmi les victimes, une retraitée de 78 ans, hospitalisée depuis plusieurs semaines, est décédée dans la nuit du 28 au 29 juillet après avoir contracté une intoxication au botulisme, a indiqué l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire dans un communiqué.
Le procureur d’Angers, Éric Bouillard, a précisé mercredi qu’une des personnes contaminées était encore placée en réanimation, tandis qu’une autre demeurait hospitalisée, dans un état jugé moins préoccupant. Une quatrième victime, quant à elle, a pu regagner son domicile.
Le magistrat a également annoncé l’ouverture d’une enquête pour “recherche des causes de la mort”. L’hypothèse principale avancée par l’ARS est celle d’une intoxication au botulisme, une maladie neurologique rare mais grave, souvent causée par la consommation d’aliments mal conservés.
Une intoxication mortelle liée à une conserve “maison”
Le botulisme est provoqué par une toxine très puissante produite par Clostridium botulinum, une bactérie qui se développe dans les aliments peu ou mal stérilisés, notamment dans les conserves maison. Cette affection peut être mortelle dans 5 à 10 % des cas. Les symptômes apparaissent quelques heures à quelques jours après l’ingestion de l’aliment contaminé : troubles digestifs, vision floue, difficultés de déglutition, sécheresse buccale et, dans les formes graves, paralysie des muscles respiratoires.
Dans ce cas précis, les analyses menées par les autorités sanitaires ont permis de détecter la toxine botulique dans un des bocaux consommés. Les autres bocaux testés se sont révélés négatifs, suggérant une contamination isolée mais sévère.
Une vigilance accrue pour les conserves maison
Ce décès s’ajoute à une série d’épisodes similaires survenus ces dernières années en France. Selon Santé publique France, 74 foyers de botulisme ont été signalés entre janvier 2018 et décembre 2024, entraînant 122 cas, dont 107 hospitalisations et un autre décès. En septembre 2023, seize personnes avaient été intoxiquées après avoir mangé des sardines en conserve dans un restaurant bordelais. Un an plus tard en Indre-et-Loire, cinq personnes d’une trentaine d’années avaient été gravement intoxiquées après avoir consommé, lors d’un repas d’anniversaire, des conserves artisanales de pesto à l’ail des ours.
L’ARS rappelle que la préparation de conserves maison exige une stérilisation rigoureuse. Les particuliers doivent être attentifs à tout signe anormal : boîte gonflée, odeur suspecte, absence de bruit à l’ouverture. En cas de doute, mieux vaut ne pas consommer.