Les ustensile de cuisine à utiliser avec précaution selon 60 Millions de Consommateurs
Beaucoup d'ustensiles sont devenus incontournables dans nos cuisines, mais leur apparente praticité peut masquer des dangers souvent ignorés. Une enquête du magazine de 60 Millions de Consommateurs met en lumière les risques qui peuvent survenir quand on les utilise de la mauvaise manière : leurs matériaux inertes deviennent vecteurs de contamination pour nos aliments.
Chaleur, acidité et usure : le trio à risque
Le principal problème sanitaire réside dans la migration de substances toxiques des ustensiles jusque dans les aliments. Ce transfert de composés potentiellement nocifs est directement lié à leur usage, comme évoqué. La chaleur excessive, le contact avec des aliments acides ou gras, ou encore l'usure de vos contenants, sont autant de facteurs qui peuvent accélérer ce phénomène et contaminer le contenu de votre assiette.
Silicone et l'aluminium : à utiliser avec parcimonie
L'étude se penche particulièrement sur les moules et spatules en silicone. De la même manière, l'utilisation du papier aluminium est à revoir, car il est susceptible de perdre des particules de métal lorsqu'il est en contact avec des ingrédients en particulier (voir notre diaporama). Concernant ce dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), citée par 60 Millions affirme que "les effets toxiques de l’aluminium portent essentiellement sur le système nerveux central (encéphalopathies, troubles psychomoteurs) et sur le tissu osseux."
Mais elle indique qu'" aucune étude n’a mis en évidence de tels effets dans la population générale, exposée à travers l’alimentation courante ou les produits de santé ." Cela ne doit pas vous empêcher de prendre des précautions, car les effets des ces matières au quotidien sont souvent découverts des décennies plus tard, trop tard parfois.
Des gestes simples pour limiter les risques
Face à ces menaces invisibles, la prudence est de mise. La bonne nouvelle est que vous pouvez maîtriser la majorité de ces risques en adoptant des réflexes simples et fondés scientifiquement. Pour vous guider vers une utilisation plus sûre de vos équipements, le magazine formule des recommandations claires, allant de la température maximale à respecter pour le silicone à la nécessité de remplacer les vieilles boîtes de conservation en plastique.
L'enquête de 60 Millions de Consommateurs sert de rappel essentiel : une cuisine saine ne dépend pas seulement de la qualité des aliments, mais aussi de l'utilisation correcte des outils servant à les préparer et les conserver. Dans notre diaporama ci-dessous, retrouvez tous les ustensiles et matériaux pouvant poser problème, et les conseils pour bien vous en servir.
Proscrire le silicone bas de gamme
Certains silicones bon marché, dits "peroxydés", sont moins stables que ceux de qualité supérieure, fabriqués en "silicone platinium". L'enquête révèle que ces silicones de moins bonne facture peuvent commencer à libérer des monomères et d'autres substances dès que la température atteint 160 à 170°C.
"À froid, dès qu’il s’agit de battre des œufs avec un fouet en silicone par exemple, il n’y a aucun souci", indique à 60 Millions Christophe Mercier Thellier, hygiéniste et microbiologiste, auteur du livre L’hygiène, c’est la santé (éd. HarperCollins, 2025). "Les problèmes peuvent survenir lorsque le silicone est chauffé, à partir de 160-170 °C, ce qui est le cas des moules. "
Il est donc crucial de bien vérifier l'étiquette avant l'achat. Pour une utilisation plus sûre, il est recommandé d'utiliser le silicone platinium pour la cuisson au four et de ne jamais dépasser la température maximale indiquée par le fabricant, qui est souvent de 200 °C, même si une résistance jusqu'à 250 °C est affichée.
Source : 60 Millions de Consommateurs
Ne pas beurrer un moule en silicone
Toujours d'après Christophe Mercier Thellier, "À haute température, le gras peut extraire du silicone des substances qui vont se retrouver dans l’aliment, continue l’hygiéniste. Il ne faut donc surtout pas graisser le moule."
Autre erreur à ne pas commettre : Silicones Europe, l’organisation professionnelle européenne des fabricants de silicone, "stipule qu’il faut éviter de placer dans des moules de silicone des aliments qui relâchent naturellement du gras à la cuisson (poulet ou poisson, par exemple)", rapporte 60 Millions de Consommateurs.
Papier alu : non pour les aliments acides, salés et épicés
Le contact direct de l'aluminium avec des aliments acides, salés ou épicés accélère sa migration. Ce processus chimique, appelé "lixiviation" nous apprend Christophe Mercier Thellier, libère des particules de métal dans la nourriture, y compris à froid. L'erreur classique à éviter est la papillote de poisson cuite avec du citron, du sel et des épices, directement enveloppée dans du papier d'aluminium.
Pour contourner ce risque, la recommandation est simple : utilisez toujours une feuille de papier sulfurisé comme barrière protectrice entre les aliments et l'aluminium, que ce soit pour la cuisson ou la conservation. "Le papier cuisson dispose en plus d’une couche de silicone alimentaire permettant de résister à des températures élevées, entre 215 et 230 °C. Il peut être réutilisé jusqu’à huit fois" affirme l'association.
Source : 60 Millions de Consommateurs
Papier alu : attention à la réfrigération
Christophe Mercier Thellier, toujours : "Ne conservez pas vos aliments plus de 24 heures dans du papier-alu, même au frigo. Les bactéries qu’ils contiennent produisent des acides qui attaquent l’aluminium."
Privilégiez là aussi le papier sulfurisé.
Source : 60 Millions de Consommateurs
Ne chauffez pas un contenant en plastique si...
Les aliments conditionnés dans du plastique censé aller directement au four (traditionnel, micro-ondes ou vapeur) peuvent être contaminés si ce plastique n'est pas adapté. On ne parle pas ici des contenants type Tupperware mais des emballages jetables.
Parmi les différents types de plastiques, le Polypropylène (PP 5, "identifié par un logo de recyclage en triangle avec trois flèches et le chiffre 5 au centre") est considéré comme l'un des plus stables pour un usage alimentaire. Il supporte un réchauffement modéré et est généralement compatible avec le micro-ondes, à condition que le contenant porte explicitement le label "micro-ondable". L'association précise d'ailleurs qu'un réchauffage trop puissant peut avoir pour effet une contamination, même avec du PP5. Les substances coupables sont les "Posh" (hydrocarbures polyoléfiniques saturés oligomères).
Toutefois, la prudence reste de mise. Les experts conseillent de toujours respecter les instructions du fabricant et, dans l'idéal, de privilégier des matériaux totalement inertes comme le verre ou l'inox pour réchauffer vos plats.
Source : 60 Millions de Consommateurs
Jetez vos vieilles boîtes de conservation en plastique
Le vieillissement des récipients en plastique accentue la migration des substances vers les aliments. L'étude conseille ainsi de se débarrasser de toutes les boîtes en plastique achetées il y a plus de dix ans. La raison principale est qu'elles pourraient contenir du bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien officiellement interdit dans les contenants alimentaires en France depuis le 1er janvier 2015. Pour plus de sécurité et de durabilité, il est préférable là aussi de remplacer progressivement les boîtes usées ou anciennes par des alternatives en verre ou en acier inoxydable.
Source : 60 Millions de Consommateurs
Ne réutilisez pas les bouteilles à usage unique
Les bouteilles en plastique à usage unique (eau, lait, huile...) "sont souvent composées de polymères de téréphtalate d’éthylène, plus connus sous l’abréviation PET (identifié par le logo de recyclage avec le chiffre 1 au centre), qui se dégradent lentement lorsqu’ils sont exposés à la chaleur ou aux rayons ultraviolets du soleil."
D'après 60 Millions de Consommateurs, "des études révèlent que des contenants en PET peuvent relarguer des perturbateurs endocriniens, dont le trioxyde d’antimoine, ainsi que des microplastiques. S’il n’y a pas encore de certitudes sur l’effet de ces derniers sur la santé, diverses études montrent qu’il est préférable d’appliquer le principe de précaution."