Inflation : les prix ne vont pas grimper qu'en mars ! Istock
Face à la journaliste Apolline de Malherbe, Michel Edouard-Leclerc a préparé les Français à subir une hausse des tarifs en magasin pas seulement au 1er mars, mais au moins jusqu'au mois de juillet. On vous explique.
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« Ce n’est pas mars qui va être rouge, mais le deuxième trimestre » a martelé Michel Edouard Leclerc sur BFMTV pour répondre à l’expression “mars rouge” proposée par Olivier Dauvers, journaliste et spécialiste des thématiques liées à la grande distribution pour parler de l’augmentation des prix dans les supermarchés

Inflation : un trimestre rouge pour les prix dans les supermarchés 

En effet, les hausses de tarifs vont « être répercutées jusqu’en juillet, parce qu’il faut quatre ou cinq mois » pour qu’elles redescendent dans les rayons des grandes surfaces, estime Michel-Edouard Leclerc. Il explique en effet que les nouveaux tarifs s’appliquent aux nouvelles commandes, donc t ant qu’il y a du stock disponible, il reste à l’ancien prix

Pourtant le ministre de l'Économie avait rejeté en bloc cette idée et s'était voulu rassurant lundi dernier en martelant également sur BFMTV  :  « Il faut arrêter de jouer avec les peurs des Français [...] Il n'y aura pas de mars rouge » . Il a même ajouté que les prix ne “grimperaient pas d’un coup”.

Mais c’est pourtant la réalité, les prix vont flamber jusqu’à l’été ! Le 2e trimestre subira une hausse de 12, 13 ou 14% a précisé le président du comité stratégique des centres E. Leclerc. La montée sera en effet progressive, mais va malmener, une fois de plus, le porte-monnaie des Français. 

En effet, sur toute cette année 2023, des augmentations faramineuses sont attendues sur des produits de grande consommation comme les viandes surgelées qui vont augmenter en moyenne de 30%, le pain et les céréales qui devraient augmenter de 10 %.  Le prix du café va subir également une hausse de 11%, la volaille risque de vous coûter 13% plus cher que d’habitude, les produits laitiers vont augmenter de 16%, les légumes frais de 17%, les boîtes de conserve de 18% et les pâtes de 20%...

Mais si la situation est critique et très préoccupante pour les leaders de la distribution alimentaire en France…Michel Edouard-Leclerc ne cache pas non plus sa colère…

Hausse des prix : la faute aux industriels

La tension est vive entre les supermarchés et leurs fournisseurs de l’agro-industrie. En effet, comme chaque année ils doivent s’entendre sur les prix, mais au vu de cette période intense d’inflation les négociations sont parfois houleuses et mettent en rogne les grandes enseignes. « Je ne sais pas accepter des hausses que (mes salariés) ne sauraient pas expliquer », s’insurge le président des comités stratégiques de Leclerc. En effet, pour bien se rendre compte de l’ampleur du phénomène, il donne en exemple le sucre qui avait déjà subi une hausse de 22% l’année dernière. Et bien, cette année, un fournisseur a osé demander 53,82 % en plus que l’an dernier. 

Panier anti-inflation : l’inquiétude des supermarchés

Concernant le panier-inflation, le patron de Leclerc se voit ouvert aux propositions, mais semble méfiant quant au projet du gouvernement de proposer un panel de produit de base au Français pour lutter contre la précarité générée par l’inflation :  «Dans la période qui est la nôtre, […] on ne va pas faire les marioles sur 50 articles quand 6 000 sont aujourd’hui tapés par l’inflation ». 

Par ailleurs, certains se questionnent encore sur la faisabilité du projet…

Le ministre de l’Économie a lui-même botté en touche. Comme le relate le site du Huffpost, mardi 21 février, il a avoué ignorer si les discussions avec les distributeurs déboucheront bien sur ce dispositif. « Je ne sais pas si ce sera un panier anti-inflation. Ce sera ce que les distributeurs trouveront de plus utile et de plus efficace »

Pour l’heure, l'échéance de la mise en place de ce panier, prévue initialement pour le début du mois de mars, a été décalée de quinze jours