Flambée des prix, pénuries : les annonces du gouvernement face à la crise
Face à la crise économique sans précédent entraînée par le conflit russo-ukrainien, le gouvernement vient d’annoncer la mise en place d’un plan de résilience national d'envergure, à destination des ménages et des entreprises. Voici ce qui va changer pour vous avec ces nouvelles mesures.

Depuis plusieurs semaines, les Français subissent de plein fouet les conséquences de la guerre en Ukraine… Surtout au niveau de leur portefeuille

Car non seulement l’Ukraine et la Russie sont de grands producteurs de blé, de maïs, de tournesol et d'engrais, mais le pays de Vladimir Poutine est par ailleurs le premier exportateur de pétrole au monde, et fournit également du gaz à une grande partie de l’Europe.

L’insécurité dans la région a donc fait littéralement bondir l’inflation. La Banque de France estime d’ailleurs que si le conflit perdure, elle pourrait grimper jusqu’à 4% d’ici à septembre. 

Eviter à tout prix les pénuries 

C’est le prix du carburant qui semble le plus impacté pour l’heure. A la pompe, les chiffres atteignent ces derniers jours des sommets, et rendent le quotidien de nombreux Français très compliqué.

Mais dans les supermarchés aussi, les prix de nos aliments ne cessent d'augmenter. Dans "Apolline Matin" ce jeudi 24 mars sur RMC, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie s’est voulu "très rassurant" en asurrant qu’il n’y avait pas de risque de pénurie alimentaire e n France. "Il n’y a pas de risque de pénurie en France. Je voudrais vraiment être très rassurant. Mais je parle bien de la France. On est indépendant d’un point de vue de la production alimentaire. C’est toute la politique qu’on mène. En revanche, mon inquiétude majeure, c’est la pénurie à l’échelle internationale. Je pense à certains pays du Maghreb, qui dépendent beaucoup des importations de blé depuis l’Ukraine et la Russie et qui affrontent une terrible sécheresse, et de l’Egypte. Les Egyptiens dépendent à 80% des importations de blé russe et ukrainien. On voit qu’il y a une tension majeure", précise-t-il. 

Avec les sanctions imposées à l'État belligérant, et en prime, à cause des problèmes d’approvisionnement causés par le conflit, on craint même des pénuries d'énergie dans les semaines à venir.  Dans ce sens, l’Agence internationale de l’énergie a émis il y a quelques jours des recommandations, à appliquer de toute urgence, à destination des pays occidentaux. Pour l’instant, l’Hexagone ne les a pas adoptées.

Un nouveau “quoi qu’il en coûte” ? 

Mais mercredi 22 mars, le premier Ministre Jean Castex a présenté un plan de résilience national pour faire face à la crise et à l’inquiétude grandissante des Français. Ce dispositif inédit a pour but d’accompagner les ménages et les entreprises face à la flambée des prix et au risque de pénurie, mais aussi d'assurer une meilleure indépendance énergétique de la France. 

Toutefois, le gouvernement se veut rassurant. “L’existence de stocks stratégiques de produits pétroliers, de stocks de gaz et la sortie de l’hiver permettent d’écarter le risque de rupture structurelle d’approvisionnement en gaz et pétrole à court terme”, précise quant à lui le rapport officiel présentant les détails du plan. 

“En revanche, la guerre en Ukraine a propulsé les prix de l’énergie à des niveaux records. Une hausse durable du coût des matières premières, notamment du gaz et du pétrole, pourrait se traduire par une baisse du pouvoir d’achat des ménages et de leur consommation. Une part des entreprises pourrait également faire face, en l’absence de réponse, à une hausse de leurs coûts qui pénaliserait l’activité et l’emploi”, peut-on ensuite lire en préambule au document. 

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Energie, alimentation, travail… Découvrez les 6 mesures de ce plan inédit pour faire face à la crise.

Des subventions pour les entreprises

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Des subventions pour les entreprises

Le premier Ministre a annoncé la mise en place d’une mesure d’urgence temporaire, ciblée et plafonnée, sous forme de subventions, à destination des entreprises les plus fragilisées par le conflit (c’est à dire, qui ont une consommation importante de gaz et d'électricité), et les plus exposées à la concurrence extra-européenne (dans les secteurs de la chimie, de la métallurgie ou de l’agroalimentaire notamment). 

L’État prendra ainsi en charge la moitié du surcoût lié à la hausse des prix, «quelle que soit la taille ou le secteur» de l’entreprise, a précisé Jean Castex.

Mais il existe des conditions pour bénéficier de cette subvention : 

 - Les dépenses de gaz et d’électricité de l’entreprise doivent représenter une part élevée des charges, au moins 3 % du chiffre d'affaires, 

 - Les entreprises devront également démontrer que leur facture de gaz ou d’électricité a augmenté de plus de 40% depuis le début de la crise ukrainienne.

- Leurs dépenses en énergie doivent être déficitaires en 2022

Les entreprises pourront aussi avoir recours au report ou à des facilités de paiement concernant leurs charges sociales et fiscales

Un prêt "Ukraine"

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Un prêt "Ukraine"

Le gouvernement a annoncé la prolongation  jusqu’au 30 juin 2022 du Prêt garanti par l’Etat (PGE), mis en place pendant la pandémie.

Le plafond de ce prêt à destination des entreprises est également relevé, et passe de 25% à 35% du chiffre d’affaires. 

En juillet, un nouveau PGE sera mis en place pour les entreprises particulièrement affectées par la crise ukrainienne, à hauteur, cette fois, de 10% du chiffre d’affaires. 

Le retour du chômage partiel

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Le retour du chômage partiel

Le recours à l’activité partielle de longue durée (APLD), autrement appelé chômage partiel est prolongé, pour aider les salariés et les entreprises qui n'arriveraient pas à maintenir leur activité à 100%. 

Plusieurs aménagements sont donc mis en place : 

– La possibilité de prolonger jusqu’à 12 mois supplémentaires le bénéfice de l’APLD pour les accords déjà signés 

– La possibilité de négocier des accords APLD jusqu’au 31 décembre 2022 au lieu du 30 juin 2022 

– La possibilité d’adapter les termes d’un accord APLD pendant toute sa durée afin de prendre en compte l’évolution de la situation économique de l’entreprise pendant la crise 

– La mise en place d’un accompagnement par les services de l’État des branches et des entreprises non couvertes à date et qui souhaitent négocier un accord très rapidement.

Des aides spécifiques pour certaines professions

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Des aides spécifiques pour certaines professions

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