Douceur de la météo : quel impact sur votre facture de gaz de décembre ?
Comme nous vous l'annoncions le 12 novembre, la Commission de régulation de l'énergie, le CRE, vient publier son communiqué mensuel détaillant le prix repère du gaz pour le mois suivant. Il prévoit ainsi une diminution du prix moyen du kilowattheure (kWh) de -061 % par rapport au mois de novembre pour le mois de décembre. Concrètement, pour un foyer utilisant le gaz pour le chauffage, l'évolution du prix du kWh de gaz établie par la CRE passe de 0,10345 €/kWh à 0,10282 €/kWh TTC.
Quel impact sur votre facture de décembre ?
La baisse du prix du gaz est constante depuis le mois de mai 2025, notamment grâce à une baisse de l'accise, "la taxe sur la taxe" qui touche aussi le carburant, le tabac... Cette tendance devrait durer jusqu'à la fin de l'année. Mais, le 1er août dernier, TVA sur l'abonnement au gaz (et de l'électricité) est passée de 5,5 % à 20 %. Sur la base d'un abonnement mensuel de 20 euros, cela représente un surcoût d'environ 2,50 euros, soit une trentaine d'euros par an. La gauche espère bien faire annuler cette augmentation de la TVA dans le budget 2026.
Mais depuis 2022 et l'explosion des coûts de l'énergie à cause de la guerre en Ukraine, malgré le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement puis les baisses qui ont suivi la courbe de l'inflation, les factures de gaz des ménages n'ont jamais été aussi élevées. Particulièrement pour ceux qui l'utilisent pour le chauffage, la cuisson, la production d'au chaude... Paradoxalement, ce sont ces ménages, au contraire de ceux qui ne l'utilisent que pour la cuisson par exemple, qui devraient profiter de la baisse du prix du kWh en décembre s'ils ont appliqué la règle des 7 %.
La règle des 7 % : comment ça marche ?
Une règle d'or est martelée par l'Agence de la transition écologique (Ademe) pour réaliser des économies de chauffage, liée à l'équation "1 degré = 7 % Le principe est simple : baisser la température de votre logement d'un seul degré permet de réduire votre consommation de chauffage de 5 % à 10 %, avec une moyenne communément admise à 7 %. Et en novembre, la douceur du climat vous a sans doute incité à la baisser de plus de 1 °C.
L'explication est purement physique. Un logement, même bien isolé, perd constamment de la chaleur vers l'extérieur. Plus l'écart de température entre l'intérieur et l'extérieur est grand, plus ces déperditions thermiques s'accélèrent. En abaissant légèrement la température intérieure, vous réduisez cet écart et freinez donc les pertes d'énergie. Pour un foyer dont la facture annuelle de chauffage au gaz s’élève à 1 500 euros, appliquer cette règle d'un degré en moins représente une économie de 105 euros par an.
La météo va-t-elle vraiment compenser la TVA ?
La réponse est un grand "oui". Le gain potentiel de 105 euros obtenu grâce à un effort de sobriété ou à un printemps clément est largement supérieur aux 30 euros - ou plus - dus à la hausse de la TVA. Il est donc tout à fait possible de la compenser grâce à la douceur de la météo ou, mieux encore, en ajustant son thermostat. Pour maximiser ce gain, l'Ademe recommande de viser une température de 19 °C dans les pièces de vie la journée et de 17 °C dans les chambres la nuit ou en cas d'absence. Pensez également à l'entretien annuel de votre chaudière, qui peut optimiser son rendement et réduire votre consommation.
Vous l'aurez compris, ces bonnes habitudes sont la clé pour maîtriser sa consommation et se prémunir contre une augmentation de la facture de gaz de décembre. Paradoxalement là encore, les logements les moins bien isolés sont ceux qui bénéficient le plus rapidement des effets d'une baisse de température, car les déperditions y sont initialement plus fortes.