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D'après cette étude, ce fruit de saison est l'un des plus contaminés par les pesticidesIllustrationIstock
Star des desserts printaniers, la fraise cache une face moins glamour : elle figure en tête des fruits les plus contaminés par les pesticides. Une étude récente alerte sur les résidus chimiques détectés sur ces fruits si prisés. Voici ce qu'il faut savoir avant de croquer dedans.
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Les beaux jours reviennent, et avec eux, les envies de fruits frais, colorés, gorgés de soleil. Parmi eux, la fraise s'impose comme l'un des préférés des Français. D'après une enquête de l'interprofession des fruits et légumes frais (Interfel), la fraise se hisse à la troisième position du classement des fruits préférés de la population française, juste derrière la pomme et la banane. 

Derrière son image saine et naturelle se cache une réalité plus déroutante : la fraise figure également parmi les fruits les plus chargés en pesticides selon une étude 2024 de l’ONG Générations Futures.

Le fruit le plus contaminé en 2024 : la fraise

Selon les analyses de Générations Futures, basées sur les données de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), la fraise arrive en tête du classement des fruits les plus pollués par les pesticides en France. En effet, 89 % des fraises présentent au moins un résidu de pesticide, et 18 % contiennent des traces de substances interdites en Europe, comme le carbendazime.  Certaines échantillons dépassent même les limites maximales de résidus (LMR) autorisées. Cette contamination concerne des fraises issues de la grande distribution, des marchés, et parfois même de producteurs locaux. 

Pourquoi la fraise est-elle si exposée ?

  • Une culture très fragile : les fraisiers sont sensibles à de nombreuses maladies fongiques (moisissures, mildiou) et attaques d’insectes. Pour éviter les pertes, les producteurs utilisent souvent plusieurs pesticides à différents stades de croissance.
  • Des conditions de culture intensives : sous serre ou sous bâche, les fraises sont plus vulnérables à l’humidité stagnante, ce qui favorise le développement de champignons. Cela pousse à des traitements plus fréquents.
  • Une peau fine et consommée telle quelle : contrairement à d’autres fruits, la fraise n’est pas épluchée. Les résidus s'accumulent donc directement sur la peau, et passent plus facilement dans l'organisme.

Quels risques pour la santé ?

Si les résidus sont souvent présents en faibles quantités, leur accumulation et les effets de synergie inquiètent les spécialistes pour différentes raisons :

  • Certains pesticides sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, voire cancérogènes.
  • Les enfants, femmes enceintes ou personnes immunodéprimées y sont plus vulnérables.
  • L'effet "cocktail" (mélange de plusieurs résidus) pourrait accroître les effets négatifs à long terme, même si les concentrations individuelles respectent les seuils.

Comment limiter l’exposition ?

Fort heureusement, il existe des moyens simples pour continuer à profiter des fraises sans trop de risques :

  • Privilégier les fraises issues de l'agriculture biologique ou de circuits courts (AMAP, producteurs certifiés sans traitement chimique).
  • Bien les laver : les faire tremper quelques minutes dans une eau vinaigrée (vinaigre blanc) ou additionnée de bicarbonate de soude, puis rincer abondamment.
  • Éviter les fraises hors-saison, souvent importées de pays aux normes phytosanitaires plus laxistes.
  • Diversifier sa consommation de fruits pour ne pas accumuler les mêmes résidus jour après jour.

Elle est belle, sucrée, gorgée de soleil... et pourtant, la fraise est aussi l’un des fruits les plus chargés en pesticides. Avant de céder à la tentation, mieux vaut choisir ses fraises avec soin, les préparer correctement et, surtout, ne pas hésiter à varier les plaisirs fruités. Manger sain, c’est aussi savoir ce qu’il y a derrière la peau brillante d’un fruit trop parfait !

*Cette enquête a été réalisée par l’institut Bona Fide en France, Allemagne, Pays-Bas, Espagne et Italie, auprès d’un échantillon de 4.000 personnes, représentatif des populations nationales âgées de 18 ans et plus (800 personnes dans chaque pays). Ce questionnaire auto-administré et basé sur la méthode des quotas a été diffusé du 26 au 29 janvier 2024.