Cette confiserie de votre enfance a disparu de nos supermarchés

Créé à la fin du XIX^e siècle puis popularisé dans les années 80 grâce à une publicité qui a marqué les esprits, Le Cachou Lajaunie, confiserie à la réglisse, est en difficulté. Depuis plusieurs mois maintenant, l'usine dans laquelle cette sucrerie était fabriquée n'en produit plus. Est-ce véritablement la fin du Cachou ? 

Le Cachou : un bonbon d'autan encré dans le territoire

Créé en 1880 par le pharmacien Léon Lajaunie, le Cachou est une institution toulousaine mais aussi une fierté nationale. De couleur noire et au goût fort de réglisse, mêlé à la poudre de Cachou, il est enfermé dans une boite métallique très reconnaissable, revêtue de jaune et de noir. Encore aujourd'hui, il évoque pour certains l'enfance, avec un parfum âcre qui reste après la consommation. Si son goût peut rendre nostalgique les anciens, il peut néanmoins déplaire aux palais des plus jeunes, habitués à des bonbons plus sucrés. 

"Maintenant ce sont les bonbons acidulés, avant c'était les Cachou"

Pour comprendre l'implantation du Cachou, il suffit de discuter avec nos aînés. Sylvie. S, cinquantenaire active, se souvient encore d'un de ses anciens collègues, désormais à la retraite et qui consommait des Cachous : "À chaque fois que l'on venait le voir, il nous proposait un Cachou. Il adorait ça et ce n'était pas le seul, il avait toujours sa petite boite jaune avec lui" se remémore-elle. "Maintenant ce sont les bonbons acidulés qui ont la cote, mais 50 ans en arrière c'était les Cachou" ajoute-t-elle. Une évolution des préférences qui a sans doute contribué à la disparition de ces petites pastilles depuis plusieurs mois. 

Une disparition mal acceptée par certaines consommateurs

Si Sylvie n'est pas particulièrement affectée par la fin (peut-être temporaire) de la production de Cachous, à l'inverse, Quentin, étudiant, en consomme depuis ses 5 ans. Interrogé par ICI, il regrette les circonstances de disparition de ce bonbon qu'il juge emblématique et appartenant au patrimoine Français : "Tout a disparu dans le silence. J'ai trouvé injuste qu'un produit aussi emblématique disparaisse sans que le consommateur n'ait son mot à dire. On parle souvent de patrimoine, les châteaux et les abbayes, mais il y a également le petit patrimoine comme le Cachou, qui passe par des petites marques. C'est un morceau de patrimoine culturel et affectif, donc il faut le défendre comme on défend un monument, une tradition."

"Il n'est pas impossible que ça redémarre" 

Contacté par Actu Toulouse, le groupe Perfetti Van Melle, qui détient le Cachou Lajaunie (mais aussi Chupa Chups ou encore Mentos) a donné des explications sur cet arrêt de la production : "Après une analyse profonde de ses performances et face à la baisse de demande, Perfetti Van Melle a pris la décision difficile d’arrêter la production et la distribution de la marque française Cachou Lajaunie". Néanmoins, les espoirs sont de mise quant à l'avenir du Cachou. Si "aucun projet de relance à court terme" n'est prévu, le groupe n'exclut pas un possible redémarrage de la production. De plus, un repreneur local serait prêt à prendre le relais pour sauver Le Cachou. 

Un repreneur local volontaire pour reprendre la production du Cachou

Un entrepreneur, Rémy Groussard, qui produit des dizaines de tonnes de confiseries artisanales dans l'Hérault, s'est porté volontaire le 6 septembre dernier pour produire des Cachou Lajaunie. À ce stade, nul ne sait précisément si le Cachou sera reproduit, ni quand commencerait son éventuelle reproduction.