
Depuis plus d’un moi l’intersyndicale maintient un plan d’action pour lutter contre la réforme des retraites. Entre mobilisation prévue et spontanée, chaque secteur y va de son initiative. Voici le plan...
Des idées reçues dont il faut se défaire. Afin de mener à bien votre stratégie de fin de carrière et optimiser votre future pension de retraite, il est primordial de vous informer sur vos droits, encore trop souvent méconnus. L’ignorance, les erreurs, oublis ou encore les mauvaises décisions peuvent en effet être lourdes de conséquences. Pour éviter les décotes, il est ainsi important de bien comprendre, par exemple, le système de malus de 10% mis en place par l’Agirc-Arrco. Baptisé coefficient de solidarité, ce dispositif, instauré le 1er janvier 2019 sur la retraite complémentaire lors de la fusion des deux organismes, vise à encourager les actifs à travailler un peu plus longtemps. En contrepartie, ils ne subissent aucune diminution sur le montant de leur pension, et peuvent même, dans certains cas, obtenir un bonus.
Objectif premier de la mesure : rétablir les finances du régime de retraite complémentaire. Pour y parvenir, les assurés nés à partir de 1957 et demandant la liquidation de leur retraite complémentaire à partir du 1er janvier 2019 sont incités à repousser leur départ à la retraite. Au global, 49,3% des salariés nés à partir de 1957 et ayant pris leur retraite en 2019 ont ainsi subi une décote temporaire de 5% ou 10% sur leur complémentaire. Cela correspond à 183 266 personnes sur 371 666, d’après le panorama 2021 des retraites de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Quels sont alors les idées reçues sur ce système de malus, qui pourraient vous induire en erreur ? Le point dans notre diaporama ci-dessous.
Faux. Contrairement au malus définitif concernant tous les régimes de retraite en cas de départ avant l’atteinte du taux plein, la décote de 10% instaurée par l’Agirc-Arrco n’est que temporaire. Elle dure trois ans maximum.
Faux. Il existe deux types de malus :
- un malus entier de 10% pour les néo-retraités payant la contribution sociale généralisée (CSG) à taux plein
- un demi-malus de 5% pour ceux qui la payant au taux réduit de 3,8%
Faux. L’atteinte du taux plein au sein du régime de base ne vous exempte pas automatiquement du malus. Vous risquez en effet une minoration temporaire de 10%, si vous demandez votre retraite complémentaire à la date à laquelle vous bénéficiez du taux plein au régime de base.
Faux. Vous êtes exonéré de la décote temporaire dès que vous repoussez votre départ à la retraite d’un an.
Faux. Rien ne vous oblige à repousser votre départ à la retraite. D’ailleurs, en 2019, près d’un retraité sur deux ne l’a pas fait. D’après le rapport 2021 de la DREES, sur 370 000 personnes, 49% des retraités ont subi un malus (générations nées après 1956) et 0% des actifs sont partis à la retraite avec un bonus.
Faux. En 2019, toujours selon la DRESS, 13% n’étaient pas concernés par ce système de bonus-malus et 29% remplissaient les conditions permettant d’être exonérés du dispositif.
Sont concernés : les personnes nées avant 1957 ainsi que plusieurs catégories de retraités :
- Les personnes exonérées de CSG
- Les personnes handicapées ou celles ayant élevé un enfant handicapé
- Les retraités au titre du dispositif amiante ou de l’inaptitude
- Les aidants familiaux
Faux. Il faut partir deux ans au-delà de l’âge légal, fixé actuellement à 62 ans, pour profiter d’un bonus de 10% sur votre pension. Un décalage de trois ans vous permet d’avoir une surcote de 20% et 30% pour une liquidation de vos droits quatre ans après l’âge pivot.