Pourquoi le RN a été écarté des cérémonies du 13-Novembre : la Maire de Paris répond
Dix ans après les attaques terroristes du 13-Novembre 2015 qui ont fait plus de 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis, la journée de recueillement et de commémorations a été marquée par une polémique de "politique politicienne". Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, a regretté de ne pas avoir été convié aux cérémonies officielles, d'abord sur son compte X (x-Twitter) puis en direct, sur l'antenne de Cnews lors de l'émission L'heure des Pros 2.
L'absence du RN remarquée mais peu relayée
Cette prise de parole a produit son effet, alors que l'hommage final aux victimes, qui a eu lieu au cours de l'inauguration d'un jardin du souvenir place Saint-Gervais, près de l'Hôtel de Ville, se déroulait en présence d'Emmanuel Macron, de la maire de Paris Anne Hidalgo, mais aussi de l'ancien président François Hollande et de son Premier ministre de l'époque, Manuel Valls. Entre autres, nous le verrons.
Les absences de Jordan Bardella, Marine Le Pen ou de tout autres membre influent du parti ont vite été remarquées tout au long du parcours mémoriel, qui reliait le Stade de France, les terrasses parisiennes et le Bataclan. Le Rassemblement National est-il toujours considéré par l'exécutif et la municipalité comme se situant hors de l'arc républicain ?
La réponse peu convaincante de la Mairie de Paris
Face à la controverse , l'entourage d'Anne Hidalgo a rapidement réagi. Selon les explications de la Mairie de Paris, la liste des invités était "resserrée" et définie par un "protocole strict" donnant la priorité "aux familles des victimes et aux rescapés" pour lesquels "la très grande majorité des places étaient réservées."
De plus, se justifie-t-elle, "Les présidents de partis n’étaient pas invités", mais le "Parlement était représenté." En l'occurrence par sa présidente Yaël Braun-Pivet et un vice-président du Sénat, précise le Huffington Post. Les élus parisiens étaient également conviés. Cependant, Jordan Bardella, toujours sur le plateau de Pascal Praud, a affirmé avoir remarqué la présence du conseiller régional LR Geoffroy Didier, de la députée LFI de Paris Sophia Chikirou et de l’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann, lui même chef du parti du même nom...
Le RN sera-t-il toujours comparé au FN ?
L'épisode autour de la non-invitation de Jordan Bardella ou de Marine Le Pen aux commémorations du 13-Novembre interroge plus largement sur la place du Rassemblement National dans le monde politique français, car il reste pour beaucoup indissociable du Front National de Jean-Marie Le Pen. Or, ces moments d'unité sont traditionnellement censés transcender les clivages partisans.
Si la réponse d'Anne Hidalgo se fonde officiellement sur des impératifs d'organisation, elle est perçue par l'opposition comme un geste d'exclusion, plusieurs élus Les Républicains n'hésitant plus à réclamer un rapprochement avec le RN pour "une union des droites" depuis quelques mois. Son président a conclu ses regrets par cette déclaration : "Quand on cherche à écarter Marine Le Pen et moi-même, on cherche à écarter des millions de Français. Je ne veux pas polémiquer dans un jour comme celui-ci, mais je trouve ça inélégant et regrettable."