Ponts dangereux : sept des infrastructures épinglées par le SénatIllustration. ©Pixabay
Un rapport du Sénat publié en 2019 s'alarmait de l'état des ponts en France. Les auteurs ont listé sept d'entre eux comme exemple au 25 000 édifices à risque.
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Les images avaient choqué l’Europe il y a un petit peu plus de deux ans. Le 14 août 2018, la région italienne de la Ligurie est frappée par de violents orages et la ville de Gêne ne fait pas exception. Certains automobilistes s’aventurent tout de même sur les routes et nombreux sont ceux qui empruntent le pont Morandi, qui enjambe cette ville du nord de l’Italie. A 11h36, l’impensable se produit : une partie de l’infrastructure, d’une longueur de 200 mètres, s’effondre, emportant avec elle 35 voitures et trois camions. En tout, 43 personnes sont mortes, dont quatre Français.

Ponts dangereux : un drame en Italie et un autre en France

Cet accident est un électrochoc pour l’Italie et son voisin français, qui s’inquiète lui aussi de l’état de certains de ses ponts car certains ont été fragilisés au fil des ans. Le 18 novembre 2019, c’est une infrastructure de Haute-Garonne qui est à l’origine de la mort de deux personnes après le passage d’un camion tractant une foreuse. L’édifice construit en 1935 cède sous le poids du véhicule et entraîne une petite Clio dans sa chute, tuant la passagère sur le coup. Seule la conductrice du véhicule s’en sort miraculeusement, malgré le courant.

Ce drame est un nouvel électrochoc en France, alors qu’emprunter un pont est le quotidien de nombreux Français. Il survient quatre mois seulement après la publication d'un rapport d’information du Sénat sur la sécurité des ponts de l’Hexagone. 20 ans après la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc, les auteurs du document font un constat alarmant : au moins 25 000 ponts "sont en mauvais état structurel et posent des problèmes de sécurité et de disponibilité pour les usagers". Il donne l’exemple de sept infrastructures en mauvais état : les voici.

Ponts dangereux : 7 exemples en France

Les ponts les plus petits ou les plus légers ne sont pas les seuls à présenter des dégradations. Voici ceux qui ont été épinglés par le Sénat dans son rapport.

  • Le pont de l’Ile de Ré (Charente-Maritime)
  • Le pont de Gennevilliers (Val-d’Oise)
  • Les ponts de la commune de Guérard (Seine-et-Marne)
  • Le pont de la commune de Tigeaux (Seine-et-Marne)
  • Le pont de la commune de Petite-Rosselle (Moselle)
  • Le pont de la commune de Beaumontel (Normandie)
  • Le pont de la commune de Brionne (Normandie)

Ces différents édifices présentaient des problèmes distincts mais qui rendaient à chaque fois dangereuse la circulation des véhicules et des personnes. Prenant l’exemple du pont de l’Ile de Ré, bien connu des vacanciers, les auteurs du rapport expliquent que "des mesures de restrictions ont été prises (…) interdiction de la circulation des poids lourds de plus de 38 tonnes, réduction de la vitesse maximale autorisée de 80 à 50 km/h". Ce rapport, publié peu de temps avant le drame de Mirepoix-sur-Tarn, explique comment l’Etat en est arrivé là.

Ponts dangereux : comment en est-on arrivé là ?

Le rapport du Sénat n’est pas tendre avec l’Etat, puisque selon ses auteurs, les 25 000 ponts en mauvais état structurel sont le "résultat d’une politique centrée sur le traitement des ponts les plus dégradés". "Le nombre de ponts nécessitant un entretien important, sous peine de dégradation, ou présentant des défauts a fortement augmenté sur les dix dernières années", ajoutent-ils.

Une dégradation due "au vieillissement du patrimoine" et au "sous-investissement chronique dans l’entretien de ce patrimoine". La conclusion de ce document fait froid dans le dos : "Le problème est plus inquiétant encore s’agissant des communes et des intercommunalités qui, pour certaines, méconnaissance l’état de leurs ponts voire parfois leur nombre, ne sont pas équipées pour en assurer la gestion". Le rapport demande lui un fonds d'aides aux collectivités territoriales de 1,3 milliard d'euros sur dix ans.