Mort d'Agathe : ce curieux détail interroge un général de la gendarmerie

Publié par Clémence Apetogbor
le 7/05/2025
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3 minutes
riquewhir - france - 16 december 2017 - french gendarmes patrolling at the christmas market
Le corps d'Agathe, 28 ans, disparue le 10 avril dernier alors qu'elle était partie faire un footing, a été retrouvé près d'un mois après sa disparition.

On ne sait toujours pas ce qui est arrivé à Agathe Hilairet, une femme de 28 ans portée disparue le 10 avril autour de Vivonne (Vienne), où elle était partie courir, et dont le corps a été retrouvé dimanche, comme l’a annoncé le parquet de Poitiers, lundi 5 mai.

"L’autopsie réalisée ce jour n’a pas permis de déterminer, à ce stade, les causes du décès. Plusieurs analyses complémentaires sont en cours afin de poursuivre les investigations", a déclaré le procureur de la République, Cyril Lacombe.

Le cadavre, découvert par un promeneur, selon la gendarmerie, "se trouvait dans un sous-bois en périphérie des zones de recherche", a précisé le magistrat dans un communiqué.

Plusieurs théories selon les experts 

Interrogés sur le sujet, les experts ne sont pas tous du même avis. Selon Jean-Charles Fombonne, ancien commandant de la section de recherches d'Orléans, interrogé par BFMTV lundi, "la seule piste qui pouvait être écartée était celle d'une mort par arme à feu". Ce dernier nuance toutefois, précisant que "compte tenu de la corpulence de la victime, la balle aurait pu traverser le corps, sans une trace".

"La zone de découverte, en périphérie de la zone de recherche, va pousser à travailler sur des traces autour du corps, enquêter pour savoir si le corps est là depuis le début, notamment en étudiant les insectes. Si on ne retrouve pas autour du corps les passages de tous les insectes qui interviennent dans ce cas-là, cela voudra dire que le corps a été déplacé", détaille de son côté François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, auteur de "Police technique et scientifique: le choc du futur", au micro de RMC.

L’ancien général de gendarmerie, Jacques Morel, a lui émis une autre hypothèse : "On ne va pas monter une usine à gaz avec le corps qui aurait été ramené là après. Je pense que malheureusement, elle a dû avoir un problème de santé. Je crois que c'est quelqu'un qui, malgré le fait qu'elle était semi-marathonienne, n'était pas en grande forme morale ou psychologique", a-t-il expliqué sur le plateau de BFMTV.

Un important dispositif de recherches déployé 

Un dispositif de recherches mobilisant une centaine de gendarmes avait été levé le 17 avril dans l’après-midi. Un dernier ratissage avait été effectué dans la matinée autour de Vivonne. Depuis, les investigations se poursuivaient dans le cadre de la cellule nationale d’enquête, composée d’une vingtaine d’agents.

Agathe Hilairet n’avait plus donné signe de vie depuis qu’elle avait quitté, le 10 avril, le domicile de ses parents, à Vivonne, pour aller courir. Son père avait donné l’alerte en ne la voyant pas revenir et alors que son téléphone ne répondait plus.

Après une première phase d’enquête pour disparition inquiétante, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration avait été ouverte le 14 avril par le parquet de Poitiers, afin de renforcer les moyens d’investigation mis en œuvre pour retrouver cette femme de frêle corpulence (1,65 m, 35 kg).

Durant trois jours, une zone de 100 kilomètres carrés avait été ratissée par des gendarmes, appuyés par des plongeurs sondant les cours d’eau et par un hélicoptère avec caméra thermique. Les recherches s’étaient ensuite resserrées sur un secteur de 3 kilomètres carrés autour de Vivonne, avant de s’élargir à nouveau. Les enquêteurs ont reçu 180 signalements.

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