Fin du Covid-19 : les scénarios les plus probablesAFP
Le coronavirus va-t-il nous accompagner pour longtemps ? Certains chercheurs envisagent l'idée d'une maladie latente, qui gangrène la société de façon durable à la manière du sida ou du rhume. Explications.
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"Il n'y a pas de panacée et il n'y en aura peut-être jamais", affirmait sans ambages Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS, en août 2020. Il parlait évidemment du coronavirus CoVid-19, qui se répand sur le monde comme une traînée de poudre depuis des mois déjà. Une vision de la maladie que le docteur Didier Raoult et ses acolytes ont eu tôt fait de balayer. Pourtant, assure l'OMS, le virus pourrait rester longtemps. "Cette pandémie est une crise sanitaire comme on n'en voit qu'une par siècle et ses effets seront ressentis pour les décennies à venir", a poursuivi Tedros Adhanom Ghebreyesus. 

Après avoir tué près de 1,2 million de personnes - dont plus de 30 000 sur le seul sol Français -, l'épidémie de coronavirus CoVid-19 ne semble de fait pas prêt de s'arrêter.

Coronavirus : quels sont les scénarios qui inquiètent le plus les experts ?

Futura Santé a identifié cinq des hypothèses sur lesquelles planchent les chercheurs. Certaines sont plus inquiétantes que d'autres…

D'aucuns pensent en effet que le virus pourrait devenir "endémique comme le rhume". "Après une émergence cataclysmique, le SRAS-Cov-2 pourrait éventuellement dégénérer en virus bénin comme le rhume", soutient en effet Andrew Noymer, épidémiologiste à l'université d'Ivrine, en Californie, note le site spécialisé. Et le titre de presse de préciser que "quatre coronavirus de rhume circulent couramment chaque année". D'autres maladies, parfois hautement mortelles, sont également citées en exemple. C'est le cas notamment de la grippe, qui tue 8 000 à 10 000 personnes chaque année en France, et du Sida…

Le coronavirus ne disparaît pas réellement et demeure latent

"Une fois qu'un pathogène a émergé, il est pratiquement impossible de l'éradiquer complètement", alerte Nükhet Varlik, historienne exerçant à l'université américaine de Caroline du Sud et dont les propos sont repris par Futura Santé. Et le site spécialisé de présenter d'autres exemples, tels que la tuberculose, le paludisme ou Ebola, qui "ressurgissent régulièrement dans des foyers isolés". "Les maladies infectieuses sont responsables d'un tiers des décès chaque année dans le monde", poursuit l'historienne qui présente donc un cas dans lequel le coronavirus ne disparaîtrait pas réellement…

"La façon dont une pandémie évolue dépend à 50% de la science et à 50% des mesures politiques et sociales", rappelle pour sa part l'épidémiologiste Sarah Cobey, qui travaille à l'université de Chicago.

Le coronavirus peut-il disparaître de lui-même ?

Certains précédents sont cependant plus rassurants : en 2003, la première épidémie de SRAS avait près de 800 morts en Chine avant de finalement s'éteindre. Pour autant, compte-tenu du caractère hautement contagieux du SRAS-Cov-2, un tel scénario semble assez improbable, particulièrement à échelle mondiale.

Reste alors l'immunité de groupe, qui justifierait d'après certains chercheurs - et certains partisans - de laisser circuler le virus les jeunes. Dans l'idée, si 60 à 70% de la population mondiale est contaminée, le virus pourrait alors commencer à manquer d'hôtes et finir par disparaître. Une hypothèse mise à mal par la possibilité de réinfection constatée dans plusieurs cas, d'ores et déjà…

"Dans l'histoire, seule la variole a pu être éradiquée par un vaccin", souligne de son côté Nükhet Varlik. Pour l'OMS, il s'agit d'ailleurs de la seule solution  envisageable. Mais elle n'est pas parfaite… "Le vaccin pourrait ne pas fonctionner ou sa protection ne durer que quelques mois", alerte l'organisme.