Vécu : le calvaire de ma première journée au bureau avec un masqueIllustrationIstock
Buée sur les lunettes, mauvaise compréhension, suffocation, maux de tête… La "rentrée masquée" n'a pas été de tout repos. Obligatoire en entreprise depuis le 1ᵉʳ septembre, le port du masque est loin de faire l'unanimité.
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Cette rentrée 2020, particulière pour l’ensemble des Français, restera certainement gravée dans les esprits. Si le retour des vacances nous laisse nostalgiques, le port du masque en entreprise accentue l’envie de repartir. En effet, depuis le 1ᵉʳ septembre, le gouvernement l’a rendu obligatoire. Cela fait suite à l’avis rendu par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), qui recommande le port du masque dans les lieux collectifs clos.

La mesure doit permettre d’"éviter un rebond de l’épidémie en protégeant la santé de chacun sur son lieu de travail, mais aussi de ses proches une fois rentré à son domicile", détaille le ministère de l’Economie.

On peut d’ailleurs lire sur le site que "le port du masque en entreprise est systématique dans les lieux de travail clos réunissant plusieurs personnes". Cela concerne donc les open space, salle de réunion, espace de circulation, lieu de restauration collective ou encore les vestiaires.

Port du masque en entreprise : la communication entachée

C’est indéniable, le masque de protection permet de se protéger, et de protéger les autres du virus. En revanche, on ne peut pas dire que son port facilite notre travail, au sein de la rédaction. Nous qui communiquons en permanence, dans un open space, pour échanger nos idées sur les sujets à traiter ou sur l’actualité, sommes confrontés à de réels problèmes de communication. En plus d’une impression de suffocation, les mots prononcés semblent être marmonnés dans notre barbe. Des incompréhensions, voire des quiproquos se créent alors. Si cela peut amener à des fous rires, les "Tu peux répéter ? Je n'ai pas entendu", "Je n'ai rien compris à ce que tu as dit" se multiplient. La perte de temps est donc conséquente. On se rend par ailleurs compte à quel point nous utilisons sans nous en rendre compte la lecture sur les lèvres, pour déchiffrer nos interlocuteurs.

D'autres déconvenues ont rythmé notre journée...

Masque en entreprise : les effets néfastes de son port

Si les pauses thé ou café deviennent plus rares, car nous essayons de respecter les consignes de sécurité au maximum, nous limitons certainement inconsciemment notre consommation d’eau. Le fait de baisser et de remettre le masque sans cesse est incommodant, et les doigts peuvent très vite riper sur la surface du masque, potentiellement contaminée. Les changements peuvent donc être bien plus fréquents que tous les 4 heures.

Autre inconvénient, la buée sur les lunettes. "Il faudrait s’équiper de mini essuie-glaces pour y remédier", a-t-on plaisanté. Heureusement, entre porteurs de lunettes, nous sommes solidaires ! Nous nous donnons donc des petites astuces. Pour ceux qui n’aiment pas porter de lentilles, il suffit de poser le masque au-dessus de l’arête du masque, pour éviter la buée.

Cela ne règle toutefois pas le problème des élastiques, qui nous tiraillent et créent des irritations. Certains d’entre nous ont également été frappés de migraine, durant cette première journée masquée. A tel point que des collègues, soucieux d’avoir été contaminés, ont pris leur température pour se rassurer. Les échanges de médicaments ont aussi fusé. La psychose nous gagnera-t-elle ? Nous ne le pensons pas, mais il est vrai que porter un masque en entreprise n’est pas l’idéal.

Dans de telles circonstances, nous tentons de garder notre bonne humeur et préférons rire de ces petits tracas du quotidien. Il en va de notre santé, physique, mais aussi mentale ! Espérons toutefois, avouons-le, que cette situation ne rime pas avec toujours…

Quelques "chanceux" peuvent toutefois échapper à porter cette protection en entreprise. Le 18 août dernier, au micro de BFMTV, la ministre du Travail a en effet expliqué qu’en fonction des circonstances, des dérogations pourraient survenir. Le Haut conseil de la santé publique (HCSP), saisi en ce sens, les a ainsi définies. Quelles sont-elles ?

Masque en entreprise : les dérogations possibles 

"Si vous travaillez au sein d’un bureau individuel, vous n’êtes pas tenu de porter un masque dans votre bureau", indique le ministère de l’Economie. "Toutefois, lors de vos déplacements dans l’entreprise (en réunion, dans les couloirs, etc.) le port du masque demeure nécessaire". Les personnes travaillant en atelier et amenées à effectuer des efforts physiques plus intenses que la moyenne en sont aussi exemptées. Les conditions de ventilation et d'aération doivent toutefois être conformes à la réglementation. Le nombre de personnes présentes dans la zone de travail doit aussi être limité et celles-ci doivent porter une visière.

Pour le bien collectif, nos efforts ne doivent pas être relâchés.