Vieilles d’un million d’années, ces empreintes de pas sont les plus anciennes traces de l'Homme en Europe abacapress
Des traces de pas humains vieilles d'un million d'années ont été découvertes en Angleterre. Une trouvaille porteuse d'informations à la valeur inestimable sur les origines de l'Humanité.  

Des traces de pas ont été découvertes en en Angleterre, sous la vase de l’estuaire d’Happisburgh, sur la côte Est du pays. Leur particularité ? Celles-ci seraient d’un âge estimé entre 800 000 et un million d’années. Elles seraient dès lors les plus anciennes empreintes jamais retrouvées en dehors du continent Africain, de même que la plus ancienne preuve d’une présence humaine au Nord de l’Europe.

Une promenade en famille

Une équipe de chercheurs du British Museum, du Musée d’Histoire Naturelle et Londres et du Queen Mary college de l’Université de Londres sont parvenues à débusquer ces 50 empreintes, préservées pendant des centaines de milliers d’années par les sédiments les recouvrant. Une découverte "extrêmement significative" selon Clive Gamble, professeur d’archéologie à l’Université de Southampton, dans la mesure où elle constituerait le contact le plus direct jamais effectué avec nos ancêtres. Ces traces de pas appartiendraient à un groupe d’individus composé au moins d’un homme adulte et de deux enfants. Ceux-ci appartiendraient très probablement à l’espèce des Homo prédécesseurs, ou hommes pionniers, dont d’autres spécimens furent également retrouvés en Espagne. S’agirait-t-il de la première promenade en famille de l’histoire de l’humanité ? La thèse d’une séance de chasse ou de cueillette semble la plus probable.

 Les scientifiques sont parvenus à estimer la date de ces empreintes en comparant leur positionnement géologique avec les fossiles d’espèces animales aujourd’hui éteintes situés à proximité, telles que mammouths ou chevaux anciens, avec qui nos ancêtres cohabitaient. Une technique payante selon John McNabb, directeur du Centre d’Archéologie pour les Origines de l’Humanité de l’Université de Southampton, extérieur à la recherche et qui, en vue des méthodes suivies, a estimé que la "datation est plutôt bonne". Modélisées en 3D sur ordinateur, les empreintes laissent clairement apparaître voutes plantaires et autres attributs. Autant de sources d’information supplémentaires pour la compréhension de la naissance de l’Humanité et de ses premiers représentants.

Cette découverte sera célébrée à l’occasion d’une exposition organisée au Muséum d’Histoire Naturelle de Londres la semaine prochaine. Les empreintes, lessivées en quelques jours par les marées, ne seront quant à elles pas de la partie. Une douce ironie lorsqu’on les sait avoir survécu un million d’années. 

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