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Ici, l'expression "se consummer à petit feu" prend malheureusement tout son sens. Aux Etats-Unis, la ville de Centralia (Pennsylvanie) brûle depuis 57 ans. Si vous vous y rendez, vous ne verrez néanmoins aucune flamme. Le feu sera situé sous vos pieds.
En 1962, un feu de poubelles se déclenche dans la mine de charbon de la ville. L'incendie se propage rapidement, l'acheminement des pompiers étant particulièrement difficile. Très vite, l'asphalte des routes de Centralia commence à se fissurer et à libérer des émanations toxiques.
A l'époque, le gouverneur de Pennsylvanie se veut rassurant : "Aucun habitant, que ce soit pour des raisons financières ou autres, ne sera obligé de vendre sa maison ou de quitter les lieux", déclare-t-il au moment du drame. Cette promesse ne sera néanmoins pas tenue, et un ordre d'évacuation est prononcé en 1983.
Centralia : une ville qui brûle depuis 57 ans !
"Avant, il y avait encore quelques personnes, mais maintenant, c'est vraiment une ville-fantôme"
Au fil des années, Centralia s'est progressivement vidée de ses habitants. Peuplée de 2000 âmes en 1962, elle ne compte plus aujourd'hui qu'un seul habitant. Cet irréductible, un mécanicien nommé Robert Gadinski, se remémore la ville avant la catastrophe : "Ici, il y avait la station-service. Et notre maison se trouvait juste en face, de l'autre côté de la rue. Aujourd'hui, il n'y a plus rien", déclare-t-il à LCI, nostalgique.
"Avant, il y avait encore quelques personnes, mais maintenant, c'est vraiment une ville-fantôme", déplore-t-il. "Mais je ne me sens pas seul. Il y a encore du passage et il y a beaucoup de visiteurs le week-end."
Dans la majeure partie de la ville, la végétation a repris ses droits. Le tronçon d'autoroute qui mène à Centralia, fermé depuis 1983, a été redécoré par des graffeurs.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'incendie n'est toujours pas maîtrisé et continue de se propager dans la mine souterraine après 57 ans, faute d'avoir trouvé un moyen de l'éteindre. Dans la ville déserte, des sondes permettent "de mesurer le gaz et la température au sous-sol pour savoir quand il y a un danger pour l'homme", précise Robert Gadinski, en faisant sentir le souffle brûlant des flammes aux touristes de passage.