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Plus tenable. Pour dénoncer les taxes qui sont en train de tuer leur petit commerce, ce couple de commerçant a décidé de poser nu pour une affiche située en cœur de ville.

Commerçants qui posent nu : du rire aux larmes

Mathilde et Yann n’ont pas froid aux yeux, ni nulle part d’ailleurs. Les clients du café-tabac de ce couple de commerçants ont d’ailleurs pu le constater eux-mêmes, en découvrant une énorme affiche les montrant (presque) nus et située en plein centre ville d’Outreau, dans le Pas-de-Calais, rapporte RMC.

Si l’affaire prête à un sourire bienveillant, elle est en réalité l’expression d’une situation que Mathilde et Yann est juge inquiétante. Le slogan de l’affiche : "Baisser le pantalon pour ne pas baisser le rideau". Avec cette démarche, le couple veut lancer l’alerte sur les charges qui sont, assurent-ils, en train d’asphyxier leur commerce.

Commerçant qui posent nu : obligé de prendre un autre job

Interrogé par RMC, Yann dénonce une taxation à 5% et raconte comment un mode de paiement différé l’empêche de se verser un salaire depuis quatre mois : "Entre 2017 et 2018, j’augmente mon résultat de 35%. Mes charges à partir de juillet de cette année vous passer de 453 euros mensuels à 2716 euros. Mes charges vont donc augmenter de 500%". Leur café, détaille-t-il dans La Voix du Nord, est ouvert 75 heures par semaine et 363 jours par an.

Le témoignage de sa compagne n’est pas plus engageant. Employée dans le commerce familial, elle touche 800 euros et a dû prendre un autre emploi à côté, 10 heures par semaine. "Ce que je trouve indécent, c’est de devoir travailler à côté pour nourrir mes enfants alors qu’ici, on travaille 75 heures par semaine", commente-t-elle.

L'inquiétude n'est pas prêt de s'éteindre. Alors que les indépendants, anciennement rattachés au Régime social des indépendants (RSI), doivent peu à peu rejoindre le régime général, Yann craint une augmentation des cotisations. Avec la réforme, il est prévu que les cotisation soient basées sur les revenus en cours pour éviter le décalage dénoncé par le couple, mais d'augmentation il n'en est pas question en l'état.