Après plus de 5 ans de travaux, la cathédrale la plus célèbre du monde va rouvrir ses portes au public. Dès le 8 décembre, elle sera à nouveau accessible aux visiteurs, mais pas dans n'importe quelles...
"Je salue le sang-froid , le professionnalisme et la réactivité des forces de Gendarmerie qui sont intervenues pour appréhender l'auteur de l'agression commise dans l'enceinte de la caserne de Dieuze. Soutien à l'ensemble des gendarmes et à leurs familles", déclarait récemment le ministre de l'Intérieur, sur Twitter. Christophe Castaner faisait référence à l'assaut mené, lundi 3 février 2020 sur la gendarmerie de Dieuze (Moselle, Grand Est). L'assaillant, rapporte Le Républicain Lorrain, est un stagiaire du centre d'instruction militaire local. Il a 19 ans.
Armé d'un couteau, il a menacé deux militaires avant d'en blesser un à la main. Ce dernier a alors fait usage de son arme et a neutralisé son agresseur de deux balles à l'abdomen. Il est dorénavant hospitalisé et ses jours ne sont pas en danger, à en croire le procureur de Metz.
Le jeune homme, qui se revendiquait de l'Etat Islamique indique Le Figaro, n'était cependant pas connu des autorités judiciaires avant l'assaut. Il n'était pas non plus fiché S. Si le parquet de Metz a déclaré avoir "bien évidemment pris attache avec le Parquet national antiterroriste de Paris", celui-ci ne s'est pas saisi pour le moment.
Qu'il s'agisse ou non d'une attaque terroriste, cet assaut n'est pas le premier assaut sur les forces de l'ordre. En 2019, c'est la préfecture de police de Paris qui était visée, rappelle France Inter. Là encore, les motivations de l'assaillant n'étaient à priori pas inspirées par le terrorisme mais davantage par un "délire mystique et suicidaire".
Les commissariats forment-ils des cibles faciles ?
Avant Mickaël Harpon et l'assaillant de Dieuze, en 2012, Mohammed Merah s'en prenait lui aussi aux militaires au cours d'une série d'attentat. Entre le 11 et le 19 mars, il en a tué trois, note Le Figaro. Pour François-Bernard Huyghe, politologue et directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), le choix de ces cibles n'est guère étonnant.
"Naturellement, le choix de la cible par un assaillant en dit long sur ses intentions. Il contribue au message qu'il cherche à envoyer. C'est pourquoi les terroristes s'en prennent aux forces de polices, aux casernes et aux militaires. C'est une façon de s'attaquer aux symboles de l'Etat", explique-t-il, non sans rappeler que "cette stratégie n'est pas nouvelle".
"En outre, les militaires et les forces de l'ordre font des cibles faciles à identifiers qu'elles soient stationnées à un point spécifiques, et donc statiques, où en mouvement si elles portent l'uniforme. Il n'est donc pas interdit de penser que les policiers et les militaires jouent un rôle de paratonnerre pour les citoyens", affirme le spécialiste, auteur de plusieurs livres sur la question terroriste.
Monuments, marchés, pourquoi certains lieux sont ils plus susceptibles d'être attaqués ?
D'autres terroristes s'en prennent parfois à des marchés de Noël, des célébrations tenues en l'honneur de la fête nationale où s'attaquent à des prêtres dans leurs églises, comme c'était arrivé au Père Jacques Hamel assassiné à Saint-Etienne-du-Rouvray en 2017, rappelle BFMTV.
"Il ne faut pas penser que les djihadistes attaquent sans logique. Quand ils s'en prennent à un endroit spécifique, ils le font dans l'espoir de déclencher une réaction spécifique. Plus c'est spectaculaire, mieux c'est. C'est pourquoi des monuments comme la tour Eiffel où le musée du Louvres sont des cibles potentielles : il s'agit de lieux connus partout dans le monde", analyse l'expert.
"Bien sûr, il ne s'agit pas des seuls endroits que des terroristes sont susceptibles de juger pertinent. Preuve en est, en janvier 2019, ils ont attaqué le marché de Noël Strasbourg. Dans une telle configuration, la concentration de personnes permet de faire plus de morts et plus de chaos en une seule attaque. En cas de réussite c'est l'assurance d'une forte couverture médiatique", estime François-Bernard Huyghe qui rappelle cependant que les forces de l'ordre prennent en compte ce type de risque et se préparent en conséquence.
Terrorisme et lieux de cultes : quel est le message envoyé en fonction de l'assaut ?
C'est un fait déjà évoqué, l'assaut sur un lieux de culte porte un message spécifique. "Nul ne peut nier les attentats antisémites qui ont été perpétrés contre des synagogues", rappelle par exemple François-Bernard Huyghe. La logique, selon lui, est assez similaire à celle appliqué en cas d'attaque sur une église. "Il s'agit alors de punir les incroyants qui, jugent-ils, les persécutent", explique le politologue.
Naturellement, la notoriété joue aussi sur le choix de l'emblème à attaquer : un attentat sur Notre-Dame de Paris aurait plus d'impact à l'international que sur une petite chapelle de province.
"Les attaques menées contre les policiers et les gendarmes ne sont pas la seule marque de fabrique du terrorisme islamiste. Certains terroristes d'extrême gauche ou appartenant à des courants anarchistes s'en sont aussi pris à ce qu'ils estime être l'Etat répressif", souligne aussi le spécialiste.