Seuil de pauvreté en France : quel revenu vous classe parmi les plus précaires
14,3 %. C’est le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France selon une récente étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Si l’on y ajoute les personnes modestes, ce taux grimpe à 26,8 %, soit plus d’un Français sur quatre. Cette étude, qui repose sur les données de l’enquête européenne EU-SILC, s’appuie sur le revenu médian de chaque pays.
Pour rappel, le revenu médian désigne le montant qui partage la population en deux groupes : la moitié gagne moins, l’autre moitié gagne plus. Ce niveau varie considérablement selon les pays : il s’élève à 2 500 euros au Luxembourg, approche 1 900 euros nets en France, et descend à environ 900 euros en Bulgarie ou en Roumanie.
Plus d’un quart des Français sont pauvres ou modestes
Ainsi, les personnes touchant moins de 60 % de ce revenu sont considérées comme pauvres et celles ayant entre 60 et 75 % sont qualifiées de "modestes", à la frontière de la précarité. En France, le revenu disponible médian est estimé à 1 900 euros par mois. Ainsi, un Français est considéré comme pauvre s’il touche moins de 1 140 euros mensuels et modeste si son revenu est compris entre 1 140 et 1 420 euros.
L’étude a donc permis de déterminer qu’en France, 14,3 % de la population est considérée comme pauvre et 12,6 % comme modeste, soit 26,8 % au total. À l’échelle européenne, ces taux sont respectivement de 16,9 %, 11,7 % et 28,7 %. La France compte donc moins de pauvres, mais un peu plus de modestes que la moyenne de l’UE.
La France dans la moyenne Européenne
À l’échelle européenne, la situation reste très inégale. La République Tchèque, par exemple, affiche un taux de pauvreté très bas (8,6 %), malgré un revenu médian modeste de 1 350 euros, signe d’une meilleure répartition des richesses. À l’inverse, en Espagne, où le revenu médian est plus élevé (1 500 euros), plus de 20 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, auxquels s’ajoutent près de 10 % de personnes modestes.
Des profils très contrastés
Enfin, l'étude souligne que “certaines caractéristiques sociales ou démographiques sont très liées au risque d’être pauvre ou modeste”. Parmi ces facteurs, la composition du ménage joue un rôle central. Chez les personnes âgées de 25 à 64 ans, “la part d’individus se situant sous le seuil de pauvreté est plus importante parmi les familles monoparentales (31 %) et les familles nombreuses (26 %) que chez les couples avec ou sans enfant (12 % et 10 % respectivement).”
Le statut d’activité est lui aussi déterminant. À l’échelle européenne, “47 % des chômeurs et 35 % des inactifs sont pauvres”. Les retraités sont un peu mieux protégés : le taux de pauvreté des 65 ans ou plus s’établit à 16 %. Quant au statut migratoire : les immigrés originaires de pays hors de l’UE sont “nettement plus fréquemment dans des situations précaires (44 % de pauvres et 19 % de modestes)” que les ressortissants nationaux ou européens.