De nombreux séniors rencontrent des difficultés avec le numérique, ce qui compromet leur accès aux démarches administratives et aux aides sociales.
Vous aussi vous n’aimez pas divulguer votre salaire avec vos amis, collègues ou même votre famille. Pas d’inquiétude, ce tabou de l’argent appartient à notre culture. Si en France, beaucoup n’aiment pas parler ouvertement de leur salaire cela vient en particulier de nos origines culturelles héritées de la religion chrétienne. "La religion chrétienne marque une très forte dichotomie entre la richesse matérielle et la richesse culturelle", explique à Planet.fr le psychothérapeute et coach en entreprise Philippe Geffroy . Dans la chrétienneté, l’argent est perçu comme sale en opposition à la richesse de l’esprit, noble. "C’est une forme de pensée dans laquelle on se ferme, ajoute-t-il. D’ailleurs, à une certaine époque, c’est pour cette raison que les banques et la finance étaient attribuées à la religion juive, car elles étaient considérées comme sales".
"L’argent génère forcément du mécontentement"
"En France, les salaires sont vus comme des vecteurs de jalousies, mécontentements voire de manque de reconnaissance", précise Philippe Geffroy. Si la majorité des entreprises font le choix de l'opacité quand il s'agit des salaires, certaines préfèrent la transparence totale en communicant ouvertement les salaires et primes de chacun. "Quel que soit le système, l’argent génère forcément du mécontentement, explique le psychothérapeute. Les salariés ont le sentiment que c’est à la tête du client". "Ces jalousie provoquées par la notion de salaire viennent aussi d’un héritage marxiste qui donne une importance à l’égalité", détaille Philippe Geffroy. Les salaires, les bonus, les primes créent de la différence entre les salariés et entraînent des jalousies entre eux, c’est pour cela que beaucoup refusent de les communiquer.
Aux Etats-Unis, c’est une vision totalement inverse de l’argent qui s’opère. "Les Américains ont hérité de la tradition protestante, explique ce coach en entreprise. Ils fonctionnent avec l’idée que ‘Je suis ce que je gagne’. Il y a une confusion entre que ce que l’on est et ce que l’on gagne". Outre-Atlantique, les salaires sont plus un facteur de motivation qu’un vecteur de frustration. "La bas, l’argent a une valeur morale ce qui n’est pas le cas en France", précise-t-il.
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Honte d'en gagner trop, honte de ne pas en avoir assez
Dans certains domaines professionnels, les salaires peuvent parfois constituer des vecteurs de motivation notamment pour les commerciaux pour qui la récompense reflète la performance. "Néanmoins, cette motivation reste ponctuelle et ne dure pas. Ils sont heureux de leur récompense mais de manière très ponctuelle".
Pour Philippe Geffroy, dans beaucoup de situation l’argent suscite un sentiment de honte. Honte d’en gagner trop, honte de ne pas en avoir assez. "Celui qui gagne beaucoup d’argent a peur d’être vu comme un malhonnête. Celui qui n’en gagne pas beaucoup a honte de l’avouer par peur d’être dénigré". Ainsi, la classe moyenne a du mal à se situer ce qui crée un tabou autour de ce sujet. "Pour les Français, l’argent constitue une véritable ambiguité. Ils sont partagés entre fascination et rejet".
Pourtant, ce qui est sûr, c’est que l’argent est au cœur de toutes nos préoccupations. "Il est un véritable carburant de lien social, même si nous n’en parlons pas, il occupe toutes nos pensées", conclut Philippe Geffroy.