PFAS : eau, alimentation, emballages... Les polluants éternels sont partout

Nous vous en parlons très régulièrement car la situation est par endroits alarmante. Les PFAS, ces polluants éternels qui sont scientifiquement appelés "produits chimiques per- et polyfluoroalkylées", sont désormais présents à des taux élevés dans les rivières, fleuves, mers, océans et nappes phréatiques de toute la France. Et finissent pas se retrouver dans l'eau du robinet et même l'eau minérale que nous buvons au quotidien. Logiquement, les PFAS, qui nous contaminent par ce biais, le font une seconde fois par une autre voie essentielle : la nourriture. C'est toute notre chaîne alimentaire qui est concernée. Les espèces que nous mangeons évoluent dans ces mêmes eaux, ou la consomment, souvent non traitée. Mais ce n'est pas tout !
Des PFAS même dans les emballages... et ustensiles de cuisine !
Générations Futures nous apprend dans ce rapport que même si nous avons la chance de cuisiner des aliments sains, ils sont susceptibles d'être immédiatement contaminés indirectement par nos... ustensiles, quand ils ne l'ont pas été lors de leur mise sous emballage. Car certains de ces polluants éternels sont très appréciés de l'industrie "pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes aux fortes chaleurs."
PFAS et alimentation : un manque de transparence des pays de l'UE
L'ONG déplore que les données sur les taux de PFAS présents dans l'alimentation en Europe sont trop peu nombreuses. Elle précise toutefois que "Le règlement UE 2023/915 établit des limites applicables pour seulement 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS) dans la viande, les abats, les poissons, les crustacés, les mollusques et les œufs." Problème : l'EFSA, Autorité européenne de sécurité des aliments, ne contrôle pas directement les produits. C'est à chaque État membre de réaliser ses propres analyse qui sont ensuite centralisées.
PFAS : des seuils de tolérance légaux bien trop bas
Générations Futures dénonce des seuils de tolérance légaux de la présence des 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS) farfelus et incompréhensibles en fonction des espèces animales, entre autres anomalies. L'EFSA a défini que ces derniers inclus, la DHT (dose hebdomadaire tolérable) de PFAS ingérée via notre alimentation ("eau de boisson et autre voie d’exposition incluses") ne doit pas dépasser plus de 4,4 ng/kg pc/semaine. Or, l'ONG a calculé pour le poisson par exemple, qu'un adulte de 60 kilos mangeant 200 grammes d'anchois en 7 jours seulement pouvait dépasser de 34 fois ce taux !
PFAS : seuls 8 pays de l'UE on transmis leurs résultats
Outre la France et l'Allemagne, seuls les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, la République Tchèque, Chypre et la Slovénie on transmis leurs analyses en 2023 à l'EFSA, soit 8 pays sur les 27 que compte l'Union européenne. Les enjeux financiers sont trop importants, surtout en ce moment, pour beaucoup de nations exportatrices. Et ces analyses sont parfois très incomplètes. Aussi, l'ONG s'est basée sur ls données de quatre pays seulement la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark. Et l'Hexagone est un mauvais élève. Sur les quatre PFAS recherchés :
- l'Allemagne en comptait au moins un dans 39% des 1789 échantillons alimentaires :
- les Pays-Bas en comptaient au moins un dans 28 % des 452 échantillons alimentaires ;
- le Danemark en comptait au moins un dans 25 % des 363 échantillons alimentaires ;
- la France en comptait au moins un dans 56 % des 268 échantillons alimentaires...
A partir de ces analyses, retrouvez dans notre diaporama les aliments plus contaminés par au moins un polluant éternel de type PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS).
Le poisson : 69 %

69 % des échantillons de poisson analysés venant de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark contenaient au moins l'un des 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS). Le taux moyen est de 0.72 µg/kg.
Les abats : 55 %

55 % des échantillons d'abats analysés venant de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark contenaient au moins l'un des 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS). Le taux moyen est de 2,07 µg/kg, c'est le plus élevé.
Les mollusques : 55 %

55 % des échantillons de mollusques analysés venant de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark contenaient au moins l'un des 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS). Le taux moyen est de 0,49 µg/kg.
Les oeufs : 39 %

39 % des échantillons d'oeufs analysés venant de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark contenaient au moins l'un des 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS). Le taux moyen est de 0,42 µg/kg.
Le lait : 23 %

23 % des échantillons de lait analysés venant de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark contenaient au moins l'un des 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS). Le taux moyen est de 0,06 µg/kg.
Les crustacés : 27 %

27 % des échantillons de crustacés analysés venant de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark contenaient au moins l'un des 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS). Le taux moyen est de 0,16 µg/kg.
La viande : 14 %

14 % des échantillons de viande (bovine, ovine, porcine, volaille...) analysés venant de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark contenaient au moins l'un des 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS). Le taux moyen est de 0,02 µg/kg.