Même s'il fait très chaud, vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez chez vous sous peine d'amende

Publié par Anouk Dufresne
le 1/07/2025
le
2 minutes
Illustration
Quand les températures grimpent, nous avons tendance à tous et toutes adopter le même reflexe.

La France connaît actuellement un épisode caniculaire important. Quand les températures grimpent, il est tentant de s'habiller le plus légèrement possible, voire de ne rien porter du tout !

Rien de plus logique, à première vue, d'opter pour la tenue d'Adam ou d'Eve, quand on est dans l'intimité de son domicile. Mais cette pratique n'est pas si anodine. Passer la journée sans s’habiller est autorisé… jusqu’au moment où un passant, un voisin ou un cycliste vous voit dans le plus simple appareil.

En effet, si votre nudité est visible de l'extérieur, vous risquez gros : jusqu'à un an d’emprisonnement maximum et 15 000 euros d’amende. Cette infraction est définie comme "exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public", selon l’article 222‑32 du Code pénal.

Autrement dit, votre salon est votre sanctuaire, mais si un passant voit votre torse nu à travers la fenêtre, il y a infraction. Chez les colocataires, la limite est stricte : sans leur consentement, se balader nu dans les parties communes peut motiver un dépôt de plainte. Ainsi, cuisiner nu devant une fenêtre ouverte ou sortir sur un balcon découvert en plein été devient, juridiquement, un acte risqué, passible de sanctions.

Canicule : 37 départements vont dépasser les 40 °C ce mardi

Jurisprudence

La jurisprudence va dans ce sens. La Cour d’appel de Versailles, en 2008, a estimé que "l’exhibition d’un sexe nu à proximité immédiate du regard d’autrui est, en toutes circonstances, de nature à choquer ou perturber". L’élément moral – la conscience d’être visible – suffit pour caractériser l’infraction.

Cette réglementation peut sembler excessive, mais elle résulte d’une volonté de protéger la dignité de la personne et d’éviter l’exposition non consentie d’autres individus. Il ne s’agit pas seulement de se protéger d’images indécentes ou pornographiques, mais d’encadrer toute nudité perçue comme imposée.

La nuance entre nudité naturelle et exhibition sexuelle peut être ténue, mais elle importe devant les tribunaux. Si la nudité n’est pas intentionnellement provocante, la relaxe est possible ; mais l’exposition, même non volontaire, reste risquée si elle est accessible aux regards extérieurs. L’usage de brise vues, haies, rideaux opaques ou volets devient alors indispensable, non plus par souci esthétique, mais pour se prémunir légalement.

Canicule 2025 : ce département sera le plus exposé à la chaleur cet été

Dans l’espace public, la nudité fait l’objet d’un traitement similaire. Le topless masculin est désormais toléré, résultat d’un assouplissement des lois sur l’outrage à la pudeur ; toutefois, certaines communes l'interdisent par arrêtés, parfois assortis d’amendes spécifiques. Cette distinction montre que la question de la nudité est toujours réglementée localement.

Partager :

Google News