
Les photos d’identité sont souvent un casse-tête tellement il est impératif de respecter des règles. Elles peuvent paraître absurdes mais elles sont bien présentes et définissent ce qu’est une photo valide...
L’arrivée d’un enfant est toujours en grand moment de bonheur mais aussi de prises de décisions importantes. Particulièrement quand le moment vient de choisir un prénom que l’enfant portera toute sa vie. Certains parents rivalisent d’inventivité pour que leurs enfants se distinguent.
Dans les cours de récréations, il n’est donc pas rare de croiser un petit Abriel ou une petite Kléïya. Par souci d’originalité, de vieux prénoms reviennent à la mode, de nouvelles orthographes fantaisistes font leur apparition et certains n’hésitent pas à inventer eux-mêmes des prénoms.
En France, une loi datant du 8 janvier 1993 stipule que les parents peuvent donner n’importe quel prénom à leur enfant. Cependant, des exceptions existent. Les officiers de l'état civil peuvent refuser un prénom au moment de l'enregistrement de la déclaration de naissance.
Le nom est souvent refusé parce que jugécontraire à "l’intérêt de l’enfant". Si un prénom est associé à une personnalité publique communément détestée ou s’il peut être source de moqueries, les officiers de l'état civil auront tendance à le refuser. Idem si le prénom "viole le droit d’une autre personne à voir protéger son nom de famille" ou encore si "l’enfant porte le nom d’un seul de ses parents et a comme prénom le nom de l’autre parent." Enfin, depuis une circulaire du 23 juillet 2014, les prénoms contenant des signes diacritiques qui ne font pas partie de la langue française (comme ċ ou ñ) sont également interdits.
Toutefois, il ne s’agit pas d’une science infuse : aucun texte n’encadrant précisément l’atteinte à "l’intérêt de l’enfant". En 2021, en Dordogne, l’état civil de Périgueux a, par exemple, enregistré la naissance d’un petit Canard. L’administration a accepté de donner ce deuxième prénom, pour le moins insolite, au petit Dyklan suite à l’explication émouvante donnée par son grand-père. "Canard" était le nom d’adoption de son aïeule abandonnée à la naissance et recueillie par un certain Georges Canard.
Parfois, malgré les explications des parents, les officiers de l'état civil interdisent tout de même le prénom. Les parents peuvent toutefois faire appel auprès du procureur de la République. Ce-dernier tranche le litige et peut donner raison aux parents. Si en France il n’existe aucune liste exhaustive de prénoms interdits, voici quelques-uns des prénoms qui ont déjà été, et seront sûrement encore, interdits.
À Saint-Malo, en 2023, des parents ont voulu nommer leur fils Hadès. Mais le prénom a été refusé par le procureur de la République. Après contestation des parents, une décision sera rendue le 4 avril. En France, le prénom Hadès a été donné 12 fois en 2022.
Des parents ont voulu nommer leur fils Griezmann Mbappé en 2018 à Brive-la-Gaillarde. Si l’hommage à la coupe du monde est évident, il n’a tout de fois pas été du goût des officiers de l’état civil.
En 2012, une famille de l’Oise a voulu appeler son fils Titeuf. Le refus a été motivé parce que "l'association au personnage de préadolescent naïf et maladroit risque de constituer un réel handicap pour l'enfant devenu adolescent puis adulte, tant dans ses relations personnelles que professionnelles".
Pour une question de non-conformité à "l’intérêt de l’enfant", l’état civil a refusé le prénom Nutella en 2014 à Valenciennes.
Alors que l’on peut croiser de petites Clémentine, Pomme ou encore Mirabelle, ce ne sera pas le cas pour Fraise. En 2015, à Valenciennes, les officiers de l’état civil ont refusé le prénom au motif de potentielles moqueries.
En 2006, un couple a voulu appeler ses jumeaux Joyeux et Patriste. La Cour d'appel de Montpellier a refusé considérant que ces prénoms "sont de nature, en raison de leur caractère fantaisiste, voire ridicule, à créer des difficultés et une gêne effective pour la vie future de l'enfant."
Babord et Tribord auraient pu être les noms des jumeaux d’un couple de Bretons. Mais l’état civil s’est opposé à leur projet.
En 1999, M. et Mme Renaud ont voulu appeler leur fille Mégane. Si le prénom ne pose pas problème en tant que tel, c’est son association avec le nom de famille Renaud qui a retenu l’attention des officiers de l’état civil. Cependant, après être passé devant le procureur de la République, les parents ont obtenu gain de cause et appelé leur fille Mégane Renaud.
En 2018, à Dijon, un couple a voulu nommer son fils Jihad, qui signifie "combat sacré". Etant associé aujourd’hui au terrorisme, l’état civil a refusé.