Histoire : ces noms d’opérations militaires les plus connus

"Tempête du désert", "Daguet", "Serval"… Les opérations militaires, qu’elles soient d’envergure mondiale ou non, portent presque toujours un nom. Israël a baptisé son offensive sur l'Iran "Rising lion" (le lion se lève en français) tandis que les Etats-Unis ont nommé la leur "Midnight hammer" (le marteau de minuit en français). 

Derrière ces appellations souvent symboliques, se cache une tradition ancienne, mais aussi un puissant outil de communication. Retour sur l’origine de ces baptêmes guerriers et sur quelques-unes des opérations les plus marquantes de l’histoire.

Donner un nom à une action militaire n’a rien de nouveau. Déjà, sous l’Empire romain, les campagnes étaient désignées par des noms évocateurs. Mais c’est au XXe siècle, avec l’organisation massive des conflits modernes, que le baptême des opérations devient systématique.

Guerre de communication

La Première Guerre mondiale voit apparaître des désignations techniques (batailles, fronts, régions), mais c’est pendant la Seconde Guerre mondiale que les Etats-majors structurent cette pratique. 

Les Américains commencent à y insuffler une dimension plus stratégique et psychologique. Au Royaume-Uni, la procédure est toute autre. Le nom est, dans la plupart des cas, généré de manière aléatoire par un ordinateur pour brouiller tout rapport avec le lieu des actions. "Ainsi, vous ne pouvez pas deviner ce qui se passe ou ce qui est prévu", explique sur la BBC Tim Ripley, auteur britannique et expert des questions de défense.

En France, ils servent plusieurs objectifs. Motiver les troupes et rassurer l’opinion publique, avec des noms valorisants, courts et marquants. Envoyer un message diplomatique, comme un rappel historique, culturel ou géographique. Préserver le secret en cas de fuite, avec des termes parfois déconnectés du contenu réel de l’opération. Ou maîtriser la narration médiatique, car une opération bien nommée marque davantage les esprits.

Par exemple, l’opération française "Serval" (Mali, 2013) évoque un félin agile et redoutable du Sahel, en écho au terrain d’intervention. De leur côté, les Etats-Unis ont toujours joué avec des termes patriotiques ou puissants : "Just Cause" (cause juste), "Enduring Freedom" 'liberté pérenne), "Iraqi Freedom" (liberté iraquienne)…

L’armée française a longtemps privilégié des noms d’animaux, de vents, ou de figures historiques pour ses missions extérieures. C’est le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) qui propose les noms, validés par l’état-major.

Depuis 2001, la nomenclature française est un peu plus structurée, avec un souci croissant de lisibilité pour le grand public et les alliés internationaux. Ainsi, l’opération "Chammal", engagée contre Daech, fait référence à un vent chaud du Moyen-Orient.

Découvrez sept des opérations militaires les plus connues de l'Histoire.