Fermetures en série dans le prêt-à-porter de moyenne gamme : les 5 raisons pour lesquelles elles font faillite

Publié par Sarah Rost
le 23/02/2023
a woman with mask closes her local small business due to coronavirus outbreak
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L’hécatombe financière qui sévit dans le secteur du prêt-à-porter de moyenne gamme poursuit son chemin. En effet, de nouvelles enseignes se trouvent au pied du mur. Quelles sont les causes de cette chute soudaine ? On fait le point.

Ces dernières semaines ont vu plusieurs marques de prêt-à-porter contraintes de mettre la clef sous la porte. En effet, vous ne pourrez malheureusement plus faire vos emplettes chez San Marino, Camaïeu ou encore Kookaï. Toutes les enseignes ne sont pas logées à la même… enseigne, les procédures enclenchées pour chacune d’entre elles varient : cessation de paiement pour certaines, redressement judiciaire pour d’autres, ou encore, plus radicalement, liquidation judiciaire, comme ce fût le cas pour Camaïeu.

D’après nos confrères de Capital, ces marques de prêt-à-porter de moyenne gamme se trouvent en difficulté depuis près de 10 ans maintenant. En effet, ce secteur a enchaîné les erreurs de stratégie, n’évoluant que très peu depuis son âge d’or, à savoir les années 90 et 2000. Il y a une vingtaine d’années de cela, ces enseignes auraient fait le choix de délocaliser leur production en Asie, un choix motivé par la perspective de faire des économies sur leur chaîne de production. Elles ont par conséquent été contraintes de prendre des engagements quantitatifs à long terme : alors que les chiffres de vente ne sont pas au rendez-vous, elles se trouvent donc dans l’impossibilité de faire machine arrière.

Fermetures en série : le prêt-à-porter de moyenne-gamme n’attire plus les investisseurs

Les marques en question ont donc été mises sous "perfusion" financière depuis le début de leur dégringolade : les investisseurs et les aides d’Etat les ont soutenues sur plusieurs années alors que le bilan ne s’améliorait pas. Elles se trouvent aujourd’hui sans repreneurs potentiels, qui n’y croient tout simplement plus. L’hécatombe n’est pas près de s’arrêter. Parmi les enseignes à risque, on retrouve les suivantes :

  • Burton
  • Promod
  • le Comptoir des Cotonniers
  • Princesse Tam-Tam

Les faillites de ces entreprises ont malheureusement des conséquences lourdes pour les Français. Les actionnaires ne devraient pas avoir trop de mal à se retourner, mais les salariés paient le prix fort : ils se retrouvent sur le carreau, sans emploi, alors que certains attestent de nombreuses années d’ancienneté dans leurs entreprises respectives. Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode a décrit la situation à nos confrères : "En France, on compte 30.000 boutiques de prêt-à-porter au total, soit 200 à 300.000 salariés. Quand un réseau de magasins met la clé sous la porte, l’impact est considérable sur l'emploi."

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Mais quelles sont les causes de cette chute libre ? Retrouvez-en 5 ci-dessous :

La pandémie

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closed sign in a shop window written in french (translation  closed)
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Les confinements successifs ainsi que la peur du virus ont ralenti la cadence des achats non-essentiels durant près de 2 ans. Les enseignes de prêt-à-porter de moyenne-gamme en ont particulièrement souffert, étant donné qu’elles se trouvaient déjà dans une posture délicate.

La seconde main

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a young woman is browsing a rail of clothes at a street market
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La montée en popularité des vêtements de seconde-main est un facteur qui a également joué dans le désintérêt des consommateurs pour les marques en question. Que ce soient pour des raisons esthétiques ou par conscience écologique, le vintage et les habits d’occasion sont en vogue depuis quelques années.

La fast-fashion

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manchester, uk - april 21, 2013  people visit primark store on april 21, 2013 in manchester, uk primark has 257 fashion stores throughout europe and employs 22,000 people
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Portée par l’avènement des micro-tendances et par l’essor des influenceurs de mode sur les réseaux sociaux, la fast-fashion a scellé le sort funeste du prêt-à-porter de moyenne-gamme. En effet, certains consommateurs privilégient à présent les articles aux prix et à la qualité très bas.

L'inflation

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inflation, growth of food sales or growth of market basket or consumer price index concept shopping basket with foods and coin stacks 3d illustration
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La montée généralisée des prix a eu un impact financier négatif sur les marques elles-mêmes, devant faire face à une augmentation de leurs coûts de production et d’acheminement. Cependant, l’inflation a une double portée négative pour les enseignes en question : face à la baisse de leur pouvoir d’achat, les Français achètent tout simplement moins de produits non-essentiels, dont les vêtements.

Internet

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stock photo of a woman buying a dress online with the phone and a credit card from the sofa at home e-commerce concept
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L’essor d’internet et l’apparition de grandes marques de vêtements présentes exclusivement en ligne ont contribué au désintérêt des consommateurs pour les marques de prêt-à-porter de moyenne-gamme. En effet, de nombreux clients potentiels préfèrent faire leurs achats depuis le confort de leur logement et se faire livrer à domicile. Un créneau que les enseignes en questions ici n’ont pas su exploiter.

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