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Imaginez un enfant qui grandit comme s’il marchait en permanence sur des œufs. C’est précisément ce que décrit le concept de “eggshell parenting”, ou “parentalité coquille d’œuf” en français. Ce terme, encore peu répandu en France, décrit une dynamique parentale où l’enfant doit sans cesse anticiper les réactions imprévisibles de ses parents, au risque de déclencher une colère, une froideur ou un retrait affectif. Une réalité pesante, souvent invisible, mais aux conséquences lourdes sur le plan émotionnel.
Le terme a été popularisé par Kim Sage, thérapeute américaine spécialisée dans les traumatismes liés à l’enfance. Il désigne les comportements parentaux marqués par l’instabilité émotionnelle, l’absence de repères clairs, et une tendance à inverser les rôles : l’enfant devient celui qui apaise ou gère les états d’âme du parent.
Ces parents peuvent être excessivement critiques un jour, puis très affectueux le lendemain, créant une insécurité permanente. Les enfants ne savent jamais à quelle version de leur parent ils auront affaire, ce qui les pousse à une hypervigilance constante.
Selon des expertes comme Kim Sage, ce type de comportement parental trouve souvent ses racines dans :
Le “eggshell parenting” n’est pas toujours conscient. De nombreux parents concernés ne réalisent pas qu’ils font peser leurs propres fragilités sur leurs enfants. Pourtant, ces dynamiques sont hautement délétères sur le développement affectif.
Les enfants élevés dans ce type d’environnement développent souvent :
À l’âge adulte, cela peut entraîner des troubles relationnels, une faible estime de soi, des schémas de dépendance affective ou une difficulté à poser des limites claires.
La première étape est de reconnaître les signes de ce comportement et d’accepter que l’on puisse en souffrir… ou le reproduire. De nombreux psychologues, dont Isabelle Filliozat, figure majeure de la parentalité positive, insistent sur l’importance de la régulation émotionnelle : apprendre à identifier et apaiser ses émotions avant qu’elles ne débordent sur l’enfant.
Il est également recommandé de suivre une thérapie individuelle, notamment en cas de traumatisme non traité, de s’appuyer sur des ressources éducatives fiables et de chercher un soutien à la parentalité (groupes, consultations, lectures...). Cette démarche demande du courage et une grande remise en question, mais elle est essentielle pour rompre le cycle intergénérationnel de l’instabilité émotionnelle.