Cet humoriste compare la police à Daech, Laurent Nuñez porte plainte
Pierre-Emmanuel Barré est-il allé trop loin, voire beaucoup trop loin ? L'humoriste est pourtant connu pour ça, depuis son premier one-man-show dont le titre donnait le ton : "Pierre-Emmanuel Barré est un sale con." C'était en 2011, avant qu'il ne se fasse une place dans les médias, de France Inter à Canal Plus, en passant par France 2.
Désormais, l'homme de 41 ans est chroniqueur pour Radio Nova, propriété de Matthieu Pigasse, milliardaire classé à gauche qui prône la libre parole. Ouest-France rapporte que Radio Nova est selon lui "la radio de la bataille culturelle face aux médias de la droite radicale" et sa direction a défendu l'humoriste bec et ongles samedi 15 novembre dans un communiqué, défendant la "liberté d'expression" et affirmant qu'elle " n'acceptera aucune menace de quelque nature que ce soit sur ses humoristes et collaborateurs ."
"La police et la gendarmerie, c’est Daech avec la sécurité de l’emploi"
La chronique de Pierre-Emmanuel Barré, dans l'émission Dernière, créée par Guillaume Meurice, date du 9 novembre. Il a donc fallu du temps pour qu'elle arrive aux oreilles du grand public via certains médias aux opinions bien différentes de ceux détenus par Matthieu Pigasse. Mais l'humoriste a pour beaucoup dépassé la limite en accusant la police et la gendarmerie d'être des "institutions structurellement violentes, racistes et déresponsabilisantes."
Il en a ensuite rajouté : "Des viols, des mutilations, des meurtres et des mecs qui se filment en train de faire tout cela en se marrant, en fait la police et la gendarmerie, c’est Daech avec la sécurité de l’emploi." Il faisait pêle-mêle référence aux deux policiers soupçonnés de viol aggravé sur une jeune femme de 26 ans détenue au tribunal de Bobigny le 29 octobre dernier, d'un autre accusé de viol et d'agression sexuelle sur une touriste anglaise menottée à l'arrière de son véhicule en septembre à Aubagne (il a reconnu les faits et a été incarcéré) ou de la vidéo de gendarmes tenant des propos insultants et procédant à des tirs de LBD envers les manifestants anti-mégabassines à Sainte-Soline en 2023, tirs jugés "illégaux" par Libération et Médiapart, qui ont révélé l'affaire.
Laurent Nuñez dénonces des "propos inqualifiables"
Mais cette liberté de ton assumée a notamment révolté le syndicat Un1té pour qui ces "propos immondes" ne doivent pas rester impunis. Le 14 novembre, il l'a fait savoir sur X et dans la foulée. L'ancien préfet de police de Paris et nouveau ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait déjà réagi, parlant lui de "propos inqualifiables" : il avait, d'après l'AFP, déposé une lettre-plainte au parquet de la capitale lundi 12 novembre pour que le procureur de la République procède à une investigation pénale. Il faut dire Laurent Nuñez est traité par Pierre-Emmanuel Barré de "grosse cuve à pisse" dans la chronique polémique...
Ces propos sont d'autant mal passés qu'ils ont été tenus quelques jours seulement avant les commémorations des attentats du 13-Novembre 2015, où nombre de policiers ont risqué leur vie sous les balles de kalachnikov des terroristes du Bataclan.