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Vous ne recevez plus de courriers depuis plusieurs jours ? Vous attendez un colis ou un pli qui n’arrive pas ? Vous n’êtes pas seul. Les boîtes aux lettres des Français sont vides. Avec la dématérialisation des fiches de paie, des factures et des relevés bancaires, le courrier postal se raréfie au profit des e-mails. Même constat pour la correspondance personnelle : moins de cartes postales, plus de messages sur les réseaux sociaux. En 2010, un Français envoyait en moyenne 45 lettres par an, en 2020 ce ne sont plus que cinq plis annuels.
Pour Philippe Dorge, directeur général adjoint en charge du courrier à La Poste, le constat est sans appel. "Le volume de courrier est passé de 18 milliards en 2008, à 6 [en 2002], et il sera sans doute à 3 en 2030. Nous devons nous adapter", rapporte Le Parisien.
Boîte aux lettres vide : la disparition du timbre rouge en cause ?
Et La Poste s’adapte. Depuis le 1 er janvier 2023, le timbre rouge a disparu. Dédié aux envois de lettres prioritaires, il garantissait une distribution à J+1. Avec sa suppression, La Poste prévoit d’améliorer la distribution car, selon elle, "plus les délais de distribution sont longs, plus le groupage peut être élevé". Comprenez, moins les lettres sont urgentes, plus on peut attendre d’en avoir plusieurs pour un même secteur, dans un souci d’optimisation.
Or, depuis le mois de mars 2023, La Poste a "lancé des expérimentations pour supprimer les tournées quotidiennes", explique France Info. 68 zones sont ainsi concernées. Les facteurs ont une tournée un jour, puis une autre le lendemain, en fonction du volume de courrier et des adresses de réception. Le dispositif d’essai pourrait s’étendre à toute la France. Est-ce que 2023 est l’année qui signe la fin du courrier quotidien ?
L’expérimentation lancée en mars 2023 fait beaucoup parler d’elle. Nombreux sont les Français à s’inquiéter de la fin du service postal et de la progressive disparition du métier de facteur. Les syndicats craignent des suppressions de postes. La Poste se défend de ces critiques. "Les facteurs continueront de passer quotidiennement chez les personnes qui reçoivent un courrier, un service ou un colis et cela six jours sur sept", explique le directeur général adjoint en charge du courrier à La Poste au Parisien. Le facteur continue donc d’assurer la distribution quotidienne des courriers urgents : par exemple, les colis, les titres de presse papier ou les recommandés. Alors si le facteur ne passe plus, c’est parce qu’il n’y aurait plus de courrier ? Selon Philippe Dorge, "il faut s’habituer à ce qu’on réponde à la question : pourquoi le facteur n’est-il pas passé ? Parce qu’il n’y avait pas de courrier pour vous." A l’ère des achats en ligne, le cas des colis interroge également. Pourquoi ne reçoit-on pas ses colis en temps et en heure ? Pourquoi les erreurs de livraison se multiplient-elles ? Où sont les colis attendus depuis plusieurs jours ? Vous attendez un colis depuis plusieurs longs jours ? Selon le suivi en ligne, il vous a été livré et, pourtant, vous n’avez rien reçu ? Des situations de plus en plus fréquentes alors que la croissance du commerce en ligne engendre l’augmentation du nombre de colis à livrer. Selon Le Télégramme, depuis la fin de la pandémie, l’e-commerce ne cesse de se développer. Le marché de la livraison est très concurrentiel, avec une dizaine de sociétés au coude à coude qui recourent à des sous-traitants. Les livreurs sur le terrain sont encouragés à augmenter la cadence, au détriment de la qualité de leur service. Les erreurs de livraison sont donc de plus en plus nombreuses. Une solution : se faire livrer dans un relais-colis, et non plus chez-soi. Serait-ce véritablement la fin des boîtes aux lettres ?Boîte aux lettres vide : ne reçoit-on vraiment plus de courrier ?
Livraison de colis : un marché concurrentiel et défectueux