Affaire Grégory : cet autre drame après la disparition du petit garçonAFP
En 1985, la piste de l'infanticide est évoquée pour la première fois dans l'affaire Grégory. Enceinte, Christine Villemin vit un nouveau drame, quelques mois seulement après la disparition de son fils. Son avocate a fait de rares confidences auprès de France 2.
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37 ans d’épreuves. Christine et Jean-Marie Villemin voient leur vie basculer le 16 octobre 1984, au moment où leur petit garçon de quatre ans disparaît de chez eux. Ce jour-là, la mère de famille se trouve à l’intérieur du pavillon de Lépanges-sur-Vologne (Vosges), alors que son fils joue tranquillement devant la bâtisse. C’est un village tranquille, on connaît ses voisins et on ne craint rien. Pourtant, en fin d’après-midi, le petit Grégory se volatilise plusieurs heures, avant que son corps ne soit retrouvé dans la Vologne. Le garçonnet, encore habillé, a les pieds et les mains liés.

Affaire Grégory : le scénario privilégié

Qui a bien pu s’attaquer à cet enfant de quatre ans ? 37 ans après les faits, la question n’a toujours pas de réponse définitive. Dès le début de leur enquête, les gendarmes puis les policiers mettent au jour de profondes tensions et de vieilles rancœurs au sein du clan Villemin. Jean-Marie a une bonne situation, il évolue vite dans son entreprise – un peu trop au goût de certains – et meuble sa maison avec de nouvelles fournitures. Frères et sœurs, cousins, oncles, tantes… Beaucoup ont des raisons d’en vouloir au "chef", mais ont-ils pour autant mis leur vengeance à exécution ce 16 octobre ?

Pour la justice, le scénario privilégié est désormais celui d’un crime collectif, dans lequel plusieurs protagonistes auraient joué un rôle essentiel : une personne aurait enlevé le petit garçon, mais une autre l’aurait tué. Plusieurs auraient également tenu le rôle du corbeau, qui a harcelé le couple Villemin ainsi que les parents de Grégory, par écrit et au téléphone, bien avant la mort du garçonnet. Avant d’arriver à cette conclusion, la justice a longtemps cru que le coupable était Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, mais s’est aussi penchée sur Christine Villemin elle-même. Accusée par certains du meurtre de son fils, la mère de famille a vécu un nouveau drame au même moment, en perdant un second enfant…

Affaire Grégory : la réaction physique de Christine Villemin

Christine Villemin a un temps été accusée du meurtre de son fils aîné Grégory. En 1985, elle est en voiture avec son mari lorsqu’un flash info, diffusé à la radio, évoque pour la première fois la piste de l’infanticide. Invitée sur le plateau de l’émission Ca commence aujourd’hui (France 2) lundi 13 septembre, l’avocate historique de Christine et Jean-Marie Villemin a fait de nouvelles révélations sur ce douloureux épisode.

Me Marie Christine Chastant-Morand raconte qu’à ce moment-là, dans la voiture, "le journaliste dit que le corbeau pouvait être la mère". "Ils entendent ça. Elle a une réaction physique immédiate. Elle était enceinte de jumeaux, elle a une hémorragie et se fait hospitaliser". À ce moment-là, Christine Villemin perd un des deux enfants…

Affaire Grégory : "Elle sait que le curseur est sur elle"

Hospitalisée, la femme de Jean-Marie Villemin ne sait pas si l’autre enfant qu’elle porte va survivre. Sur France 2, leur avocate a raconté comment son mari "se retrouve complètement seul. Il ne travaillait plus, avait perdu son boulot, ne dormait plus la nuit. Il s’était brouillé avec ses parents". C’est durant cette période très sombre pour le couple que Jean-Marie Villemin tue son cousin, Bernard Laroche, d’une balle dans la poitrine. Un geste qu’il explique tout de suite à sa femme, mais cette dernière, selon son avocate "fond en larmes". "Elle sait que le curseur est sur elle, qu’elle est seule, hospitalisée. Elle a perdu un enfant et se demande ce que va devenir l’autre. En plus, Jean-Marie va être incarcéré", conclut Me Chastant-Morand. Dans les mois qui suivent, le père du petit Grégory a été condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis. Christine Villemin se retrouve obligée d'élever seule le petit Julien. Son mari sera quant à lui libéré en 1993.

Depuis ce lundi 20 septembre, le couple est d'autant plus sollicité sur cette affaire que TF1 a décidé de consacrer une mini-série baptisée Une affaire française à ce fait-divers qui a bouleversé la France. Une fiction pour laquelle Jean-Marie et Christine Villemin n'ont pas du tout été consultés. "Il n'y a eu aucune démarche de la part de TF1, de la production, ni de quiconque, que ce soit vis-à-vis de Christine et Jean-Marie Villemin directement, ou de notre équipe d'avocats. Nous n'avons pas participé, nous n'avons pas vu la série, nous sommes devant le fait accompli. Maintenant, nous n'avons pas vu la fiction, donc nous attendons de voir", a en effet assuré une des avocates du couple, Me Marie-Christine Chastant-Morand auprès de Télé-Loisirs.