À 95 ans, un retraité contraint de régler 17 000 € de dettes laissées par des squatteurs

Publié par Rédaction
le 6/05/2025
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detail of abandoned grunge yellow stone rural house with broken window and cactus growing in the garden, mediterranean sea region, malta
Après un an et demi de procédure, un nonagénaire a pu récupérer sa maison de Poitiers qui était squattée. Il doit s’acquitter d’une facture de 17 000 euros en plus des travaux de rénovation à prévoir. Explications.

Le montant du préjudice est difficile à évaluer. Après plus d’un an d’occupation illégale de son logement, un Poitevin âgé de 95 ans a été confronté à une situation cauchemardesque en récupérant son logement complètement saccagé. “La cuisine a été arrachée, les radiateurs également ont été arrachés, toute la tuyauterie en cuivre a été enlevée ainsi que l'intégralité des fils électriques”, énumère à TF1 maître Georges Hémery, l’avocat du propriétaire des lieux. 

En faisant le tour de la propriété avec les équipes de la chaîne, l’ampleur des dégradations saute aux yeux. Et si le montant exact des dommages reste difficile à estimer, les réparations s’annoncent coûteuses pour le propriétaire, dont les revenus se limitent à une petite pension de retraite. “Cette maison constituait un complément de revenus pour le propriétaire, qui a une toute petite retraite. Il en tirait un complément d'environ 400 euros, qui pour lui était essentiel”, précise l'avocat au barreau de Poitiers. 

Un préjudice difficile à évaluer

Mais le préjudice ne s’arrête pas là. Les squatteurs ont également arraché les canalisations, provoquant une fuite d’eau continue. Résultat, le nonagénaire a reçu une facture de plus de 17 000 euros pour une consommation astronomique de 2 300 mètres cubes d’eau précise le média.

En effet, “la loi fait interdiction au propriétaire d’un bâtiment squatté de couper l’eau. C’est un bien universel et c’est un droit fondamental", résume maître Georges Hémery. Un texte juridique dont les occupants ont, selon lui, "parfaitement conscience".

Une demande d’expulsion refusée

Conformément à la loi Bergé-Kasbarian dite “loi anti-squat” et promulguée le 27 juillet 2023, le nonagénaire avait adressé une demande d’expulsion au préfet de la Vienne en septembre 2024. Mais cette dernière avait été rejetée. "Il y a une situation fondamentale d’injustice. Le propriétaire qui se fait squatter son logement, on ne peut lui réclamer la consommation d’eau d’un squatteur", a déploré son avocat Georges Hemery sur BFMTV.

L’avocat envisage de poursuivre les squatteurs en justice afin d’obtenir le remboursement des frais de réparation et de rénovation de la maison de son client. De son côté, la mairie de Poitiers affirme n’avoir jamais été sollicitée par le propriétaire et considère, à ce stade, qu’il s’agit d’un litige privé. 

De son côté, l’agglomération du Grand Poitiers pourrait au moins prendre en charge la totalité de la facture d’eau. Sollicitée il y a quelques jours, Elisabeth Naveau-Diop, l’adjointe au maire (EELV) et vice- présidente au logement social de l'agglomération du Grand Poitiers a déclaré à TF1 qu’ils étaient “en train d'examiner ce courrier au niveau de Grand Poitiers et de Poitiers pour voir ce qu'il est possible de faire”. 

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