Combien de temps vivent les Français sans incapacité après 65 ans ?

C'est le quotidien régional Sud Ouest qui a dévoilé les résultats de cette étude qui nous avait échappée. La Drees, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, qui l'a publiée le 31 janvier 2024, nous apprend d'abord qu'en France, l'espérance de vie continue de progresser malgré la pandémie qui a sévi de 2020 à 2022 (voir en fin d'article), mais pas forcément en bonne santé.
Santé : les femmes vieillissent mieux que les hommes
Sans surprise, comme c'est le cas pour l'espérance de vie globale, l'espérance de vie "sans incapacité" ou "espérance santé" après 65 ans est plus élevée pour les femmes que pour les hommes : 12 ans contre 10,5 ans. Ces données étant basée sur 2023, année sans hausse particulière de la mortalité, sont donc très fiables, proches de l'avant Covid-19*. La Drees remarque que ces chiffres sont en progression régulière depuis 2008, "pour les femmes (+ 1 an et 11 mois) comme pour les hommes (+ 1 an et 10 mois)." Ils progressent même plus rapidement que l'espérance de vie globale au même âge sur la même période** ! Pour être encore plus précis, la part des années restant à vivre en bonne santé après 65 ans est passée, de 2008 à 2023, "De 44,7 % à 50,8 % pour les femmes, et de 47,7 % à 52,9 % pour les hommes."
Santé : les hommes gagnent quelques mois "d'espérance de santé"
Les personnes nées en 2023, prédit l'étude, "Peuvent espérer vivre 64,2 ans sans incapacité" pour les femmes" (- 4 mois par rapport à 2008) et 63,6 ans pour les hommes (+ 10 mois par rapport à 2008)." Même diminués, les hommes gagnent du terrain. "Les espérances de vie sans incapacité forte augmentent sur la même période de 10 mois pour les femmes et de 1 an et 10 mois pour les hommes." Une question uniformisée à l'échelle de l'Union européenne a été posée à 23 000 foyers, en métropole et Outre-mer pour établir ces statistiques : "Êtes-vous limité(e), depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ?'" Les personnes répondant "Oui fortement" ou "Oui mais pas fortement" sont d'office considérées comme souffrant d'incapacité, voire de handicap. C'est l'Insee en France qui établit cet indice d'espérance de santé, via le SRCV, pour Statistiques sur les ressources et les conditions de vie.
Une espérance de vie sans incapacité au top de l'UE
Pour finir, la Drees révèle "En 2022 , la France était le 5e pays de l’Union européenne à 27 (pour l’espérance de vie sans incapacité des femmes à 65 ans, supérieure de 2 ans et 6 mois à la moyenne européenne. Pour les hommes, la France se situe au 7e rang de l’UE-27, au-dessus de la moyenne européenne mais avec un écart moindre (+1 an et 4 mois). La France se situe également au-dessus de la moyenne européenne pour les espérances de vie sans incapacité à la naissance des femmes (+2 ans et 5 mois) et des hommes (+1 an et 4 mois). Elle se situe respectivement au 9e et 10e rang dans l’UE-27."
*La Drees note que : "Durant la pandémie liée au Covid-19, les espérances de vie sans incapacité à 65 ans ont connu des évolutions heurtées et importantes : elles sont restées stables en 2020 mais elles ont crû fortement en 2021 avant de baisser tout aussi fortement en 2022, pour retrouver un niveau proche de celui de 2020.”
** La Drees note toutefois que contrairement aux indicateurs "à 65 ans, l’espérance de vie sans incapacité à la naissance n’a pas crû sur cette période plus vite que l’espérance de vie. Sur l’ensemble de la période, la part des années vécues sans incapacité dans l’espérance de vie a tendance à stagner, pour les hommes comme pour les femmes. Elle baisse depuis le point haut de 2021. Entre 2008 et 2023, la part des années vécues sans incapacité dans l’espérance de vie diminue pour les hommes, passant de 80,9 % à 79,5 % et, pour les femmes, de 76,5 % à
74,9 %."