TÉMOIGNAGE. Nous voulons à tout prix passer notre retraite sur la Côte d’Azur, mais c’est plus compliqué que prévu…Istock
Sylviane et Didier, un couple de Parisiens, approchent de la retraite, et il n'ont qu'une idée en tête : passer leurs vieux jours sur la Riviera. Mais mener à bien leur projet est loin d'être un jeu d'enfant. Immobilier, perte de lien et peur de l'ennui… Les deux quinquagénaires confient leurs doutes et leurs envies à Planet.
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Certains passent leur vie à penser au jour où ils arrêteront de travailler. Sylviane et Didier, 59 et 60 ans, ne réfléchissent vraiment à leur retraite que depuis quelques années. “Nous sommes passionnés par nos métiers respectifs, donc nous n'avons commencé à planifier sérieusement cette fin d’activité qu’il y a un ou deux ans”, nous explique Sylviane, qui travaille dans l'industrie pharmaceutique. 

Mais depuis longtemps, un rêve leur trotte dans la tête. Parisiens depuis toujours, ils veulent passer leurs vieux jours sur la Côte d’Azur, dans le Var, précisément. “Nous sommes tombés amoureux de la région et de son cadre idyllique au gré de nos vacances sur place, poursuit la quinquagénaire. La région est belle, il y a la mer, le climat est serein, et puis, on a des amis dans le coin”.

Immobilier sur la Côte d’Azur : des prix “indécents” et des maisons vendues en quelques secondes

Sylviane et Didier s'y voient déjà : lézarder au son des cigales dans un jardin arboré avec piscine, face à la Méditerranée… Mais c’est sans compter sur certains obstacles. En premier lieu : l'achat d'une maison sur place, qui pourrait bien tourner au casse-tête. 

Les prix de l'immobilier sont indécents, d’autant qu’on a des exigences assez importantes, ça n’est pas notre première maison et nous avons une famille nombreuse, on veut pouvoir accueillir nos enfants. - Sylviane

Les deux préretraités préfèrent aussi acquérir un bien où ils n’auront plus qu’à poser leurs valise s .”On ne veut pas passer notre retraite faire des travaux”, ajoute Didier. 

Autre problème, de taille, dans la région : les maisons partent à toute vitesse. “Quand on n'est pas sur place, c’est très compliqué, note Sylviane. On a à peine le temps d’appeler l’agence que c’est déjà vendu. Le marché est très tendu, les gens font des propositions sans même avoir visité.”

Il faut dire que le couple de franciliens n’est pas le seul à vouloir couler des jours heureux sur la Côte. Selon un sondageNotre-Temps en partenariat avec la Cnav, 12% des interrogés estimaient que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur était l’endroit idéal pour la retraite. 

Etés bondés, hivers mornes : la retraite sur la Côte d’Azur, une fausse bonne idée ?

Et il n’y a pas que les retraités qui raffolent de la région. Les touristes, également, s’y ruent en nombre dès l'apparition des premiers rayons de soleil. Et cette affluence, que le couple connaît bien, pourrait bien les refroidir légèrement. “Le monde en juillet-août, cela crée des bouchons, les prix de l’alimentation augmentent… Ils nous faut prendre en compte cela également”, tonne Sylviane, secondée par son époux. 

Mais à l’inverse, le couple n’a pas peur des hivers, réputés “mornes” sur la Riviera. “On a prévu de s’inscrire à des activités, faire de la marche, du chant, voir nos amis. Et puis, ne rien faire, c’est bien aussi, on n’est pas contre ! ” poursuit la pimpante quinquagénaire. 

“Je ne craint pas vraiment l’ennui ou de la solitude, mais plutôt de l’éloignement avec nos enfants et petits-enfants, explique pour sa part Didier. Depuis Paris, où ils résident, la région n’est pas facilement accessible le temps d’un week-end par exemple…”

Pour y remédier, le couple prévoit de revenir de temps en temps dans la capitale pour de courts séjours. 

Sylviane rêve aussi de voyager… en Italie. “En voiture, on sera à trois heures!”, s'enthousiasme la mère de famille.  

Retraite sur la Côte d’Azur : finir sa carrière sur place, la solution rêvée ? 

La course contre la montre est lancée : Didier compte arrêter de travailler dans quelques mois. Sylviane, elle, doit attendre encore trois ans avant de prendre sa retraite à taux plein. Mais elle n’exclut pas la possibilité de trouver un poste sur place en attendant… Et d’avancer ainsi de quelques mois leur changement de vie, pour opérer une transition en douceur.  

“Cela pourrait faciliter l’installation, on pourrait déjà se créer un réseau, et on aurait le temps de chercher une maison, avec l’avantage non négligeable d’être sur place”, explique Sylviane. 

La quiquagénaire avoue avoir hâte de prendre sa retraite, même si elle aime son métier, très prenant. “J’ai envie d’avoir cette liberté, et de profiter tant qu’on est encore en forme, prendre le temps de faire les choses.”

Didier, lui, est également passionné par son activité de pilote de ligne. Et prendre sa retraite l’angoisse un peu plus. “C’est la fin d’une époque. J’ai pas envie de perdre ce lien socio-professionnel, même si je continuerai à piloter des avions de loisir”, confie t-il à Planet. 

Les deux parisiens peuvent, en tout cas, compter l’un sur l’autre pour mener à bien leur projet... Malgré les difficultés.