Retraite : découvrez le pourcentage de salaire que vous touchez selon votre profil
Saviez-vous que le montant de la pension à la retraite ne dépend pas uniquement du nombre d’années travaillées ? Selon le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), publié en juin 2025, le taux de remplacement moyen est en recul au fil des générations. Un non-cadre né en 1960 pouvait espérer toucher environ 75 % de son dernier salaire. Pour la génération 2000, ce chiffre tombe sous les 68 %. Mais ces moyennes nationales ne reflètent qu’imparfaitement la réalité vécue par les futurs retraités.
Un taux de remplacement en baisse
En effet, ce taux varie fortement selon les parcours professionnels. De manière générale, plus les salaires sont faibles, plus le taux de remplacement est élevé. Les femmes, souvent pénalisées par des carrières discontinues, peuvent bénéficier de majorations pour enfants qui améliorent leur pension. À l’inverse, les cadres, malgré des salaires plus élevés, voient leur taux réduit par le plafonnement des cotisations.
Des écarts très marqués
Autre facteur déterminant : l’âge de départ. Attendre 67 ans, âge de l’annulation de la décote, permet souvent d’augmenter sensiblement sa pension. C’est aussi dans la fonction publique que les écarts peuvent être les plus prononcés, notamment selon la part des primes dans le salaire : celles-ci ne sont que partiellement prises en compte dans la pension finale.
Résultat : à statut équivalent, deux fonctionnaires peuvent toucher des retraites très différentes. Un cadre public avec peu de primes peut percevoir plus qu’un agent de catégorie B mieux rémunéré, mais fortement "primé".
Pour y voir plus clair, nous avons compilé les taux de remplacement moyens selon plusieurs profils-types : non-cadre, cadre, mère de famille, fonctionnaire, etc. Ces chiffres, basés sur les données du COR et d’experts retraite, vous donnent une estimation concrète du pourcentage de votre salaire que vous toucherez à la retraite.
Voici les différents profils de retraités et leur taux de remplacement (pourcentage du dernier salaire perçu à la retraite) :
Non-cadre du privé (départ à 62 ans et 9 mois)
Un salarié non-cadre qui part à l'âge légal de la retraite touche en moyenne 75,2 % de son dernier salaire. En repoussant son départ à 67 ans, il bénéficie de l'annulation de la décote et perçoit jusqu’à 87,2 % de ses revenus d'activité.
Non-cadre du privé ayant subi du chômage
Les carrières hachées impactent lourdement le montant de la pension. Un non-cadre ayant connu des périodes de chômage ne touche que 63,4 % de son dernier salaire à 67 ans, soit près de 24 points de moins qu’un profil sans interruption.
Femme non-cadre, mère de deux enfants
Grâce aux majorations pour enfants prévues par la loi, une femme non-cadre ayant élevé deux enfants peut atteindre un taux de remplacement de 91,9 % à 67 ans. La maternité constitue ici un véritable levier d'amélioration de la pension.
Cadre du privé (départ à 67 ans)
Le taux de remplacement des cadres est globalement plus faible, notamment en raison du plafonnement des cotisations dans les régimes de base. Même en travaillant jusqu’à 67 ans, ils perçoivent en moyenne 58,8 % à 61 % de leur dernier salaire.
Fonctionnaire de catégorie B (départ à 62 ans 9 mois ou 67 ans)
En partant à l’âge légal (62 ans et 9 mois), un fonctionnaire de catégorie B perçoit environ 60,2 % de son dernier traitement indiciaire. En atteignant l’âge de 67 ans, il peut monter à 72,1 %, en évitant les décotes liées à une carrière incomplète.
Fonctionnaire de catégorie A (primes faibles)
Lorsque les primes représentent une faible part de la rémunération (15 %), le fonctionnaire de catégorie A peut espérer un taux de remplacement élevé, atteignant 81,4 % à 67 ans. Le calcul de la pension reste ici proche du traitement brut.
Fonctionnaire de catégorie A (primes fortes)
À l’inverse, un agent dont le salaire repose largement sur les primes non intégrées au calcul de la retraite voit son taux chuter. À 67 ans, il ne perçoit que 51,4 % de son dernier salaire, malgré une carrière complète. Le régime de retraite additionnelle (RAFP), plafonné, ne compense pas suffisamment.