
210 000 Français seraient concernés chaque année par une usurpation d’identité numérique. Pour vous arnaquer, les pirates multiplient les techniques. La méthode la plus commune consiste à usurper...
Faut-il augmenter le niveau de vie des retraités ? C’est ce que semblent penser un certain nombre des figures politiques du pays. Du moins… pour certains de nos aïeuls, au moins, sinon pour tous. "Toute retraite pour une carrière complète devra être supérieure à 1 000 euros par mois", réaffirmait ainsi Emmanuel Macron, il y a peu. Il n’est cependant pas celui qui va le plus loin en la matière. Ainsi, informe France Info sur son site, Marine Le Pen prône un autre "choix de société". Comme Jean-Luc Mélenchon et la gauche avant-elle, elle milite en faveur de la retraite à 60 ans, sans réduction du montant des pensions… et veut voir le minimum retraite grimper à 1 000 euros "quelle que soit la durée de cotisation".
Et elle de poursuivre, sans appel sur sa volonté de conquérir un électorat plus âgé : "La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation". Reste à savoir s’il s’agit d’une simple posture en vue de ramener à elle des voix qui ne se seraient pas tournées vers elle en temps normal…
Ces déclarations, quoiqu’il en soit, illustrent bien le rôle conséquent que risque de jouer la cessation d’activité et les conditions de départ à la retraite dans les mois à venir. Et si certains Français souhaitent partir plus tôt - ou au moins s’éviter autant que faire se peut tout problème de décote, il importe de rappeler qu’il existe d’autres solutions (d’ailleurs plus viables !) que le frugalisme d’ores et déjà évoquées dans nos colonnes : il s’agit du rachat de trimestres ! Mais s’agit-il d’une option pertinente dans tous les cas de figure ? Un expert nous répond. Retrouvez donc ses conseils, pour bien préparer votre départ et dans quelles situations il est utile de procéder à une telle opération, dans notre diaporama.
"La première chose à faire, avant d’envisager un rachat de trimestre, c’est de déterminer son besoin. Il s’agit d’une opération conditionnée par le nombre de trimestres que l’on pense avoir au moment du départ. Cela sous-entend donc de connaître l’âge auquel on souhaite partir autant que le nombre de trimestres susceptible de manquer. Il n’est pas pertinent de racheter des trimestres sans y réfléchir en profondeur", explique Philippe Crevel pour Planet, économiste spécialiste des retraites et directeur du Cercle des Epargnants.
"A supposer que l’on ait déjà déterminé les besoins en matière de rachat, il faut ensuite identifier le coût d’une telle opération. L’acquisition de trimestres rachetés est limitée à 12, qui doivent représenter une année d’étude ou permettre de compléter une année incomplète. Rappelons d’ailleurs combien cela peut coûter cher : dans le pire des cas, un trimestre est susceptible de coûter jusqu’à 6 000 euros", rappelle Philippe Crevel. C’est pourquoi il est indispensable d’identifier sa capacité financière à procéder à de tels rachats avant de se lancer !
"Plus on commence tôt, moins le trimestre coûte cher. Son coût est en effet fonction de l’âge et des revenus de l’assuré qui a engagé l’opération. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut s’y prendre tôt : à ce moment-là, on manque généralement de vision sur les plans que l’on pourrait nourrir en vue de la retraite et on n’est pas à l’abri d’une éventuelle réforme. Compte tenu des aléas de carrière et des aléas juridiques, je dirais qu’il est pertinent de commencer à racheter ses trimestres vers 45 ou 50 ans, environ", indique Philippe Crevel.
"Il existe deux modes de rachat, pensés pour deux cas de figures différents : le rachat de trimestre ainsi que le rachat de trimestre et de taux. Le premier permet simplement de gonfler sa durée de cotisation jusqu’à atteindre le taux plein, éventuellement. Le second, en revanche, permet aussi de gonfler le montant de sa pension dans le régime de base, ce qui n’est pas possible dans le premier cas de figure. Naturellement, cela coûte plus cher… et l’avantage est parfois marginal, puisque la retraite de base est plafonnée à 50% du plafond de la Sécurité sociale. C’est pourquoi il vaut mieux faire une évaluation et identifier combien les sommes engagées sont susceptibles de rapporter, à quels avantages elle ouvrent droit", observe encore l’économiste.
"Dans le scénario le plus coûteux, c’est-à-dire quand un trimestre coûte 6 000 euros et qu’il faut en acquérir le nombre maximum, l’opération peut coûter jusqu’à 72 000 euros. C’est une somme conséquente… qu’il aurait probablement été possible de placer sur un produit d’épargne. Dès lors, le conseil est évident : fallait-il vraiment procéder à une telle opération où valait-il mieux investir l’argent dans l’espoir de gagner davantage ? Le rachat de trimestre présente deux avantages indéniables : chaque transaction est déductible de l’impôt sur le revenu et permet de partir un peu plus tôt. Mais d’autres produits d'épargne peuvent présenter des atouts comparables", poursuit l’économiste.
"Tous les précédents conseils demeurent très généralistes. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais compte tenu de la difficulté d’une telle situation, il peut s’avérer pertinent de se faire aider. Le coût réel est important et l’incidence considérable. Faire appel à un spécialiste ou même solliciter l’assurance retraite est utile", termine Philippe Crevel.