En cas de décès, la pension de réversion peut être accordée aux proches du défunt. Qui peut en bénéficier et à quelles conditions ? On fait le point.
C’est le dossier brûlant du moment : la réforme des retraites agite les esprits et lance de nombreux débats. Si les Français rejettent massivement ce projet de loi, le gouvernement, les syndicats et l’opposition sont engagés dans une lutte de longue haleine tandis que l’examen du texte vient de démarrer à l’Assemblée nationale. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, un grand nombre de Français s’inquiètent de leur avenir et d’une qualité de vie en plein déclin. Dans l’opposition, un député PS, Philippe Brun, propose, pour sa part, une retraite à 55 ans pour certains métiers. Décryptage.
Une proposition étonnante
La réforme des retraites cristallise les angoisses des Français, confrontés actuellement à une inflation record et à une précarité grandissante. Face à un âge de départ à la retraite ramené à 64 ans et une hausse de la durée de cotisation, les inquiétudes sont légion pour ce qui s’annonce comme un chamboulement majeur. Si le gouvernement se montre progressivement ouvert à des aménagements pour les carrières longues ou les métiers pénibles, cet âge avancé reste mal accepté par la population.
Dans les rues, la contestation grandit avec des journées de mobilisation importantes, qui connaissent un grand succès et des milliers de personnes présentes pour défendre leurs droits. Même si l’exécutif a déjà fait un premier pas en occultant la possibilité d’une retraite à 65 ans pour passer à une limite de 64 ans, il se veut, pour le moment, inflexible sur l’éventualité d’un nouveau changement. Alors que l’issue du vote à l’Assemblée nationale reste incertaine, un député socialiste de l’Eure, Philippe Brun, a imaginé un scénario inédit pour ce texte controversé.
Une différence entre ouvriers et cadres
Le député socialiste Philippe Brun a ainsi déposé et signé une note de la Fondation Jean-Jaurès, cosignée par Louis-Samuel Pilcer, maître de conférences en économie à Sciences Po, Vincent Verbavatz, ingénieur des Ponts, eaux et forêts, et Riwan Yahmi, agrégé d’économie et gestion. Il a, dès lors, soumis l’idée d’une retraite à 55 ans pour les ouvriers et les employés tandis que les cadres devraient attendre leurs 65 ans.
Dans Ouest-France, il s’explique sur cette proposition inattendue en estimant que “les Français les plus riches vivent en moyenne plus longtemps”. Il a ajouté que “la différence est de treize ans pour les hommes et de huit ans pour les femmes” et qu’un “homme de 35 ans a deux fois plus de chance de mourir avant 60 ans s’il est ouvrier que s’il est cadre”. Il a notamment rappelé que cette note vise à “mettre dans le débat la question d’un âge de départ différencié avec l’idée qu’on doit partir plus tôt quand on a un métier pénible”.
Retraite à 55 ans pour certains métiers : quelles conditions ?
Toujours dans Ouest-France, Philippe Brun et ses soutiens ont expliqué les contours de cette proposition. Elle permettrait de “faire partir les ouvriers et les employés plus tôt et de financer cela en faisant partir les cadres plus tard”. L’objectif étant, pour le député, de trouver un équilibre du système pour combler les 12 milliards d’euros nécessaires.
Parmi les autres idées soulevées par le député, on retrouve également la mise à contribution de la fiscalité du capital avec la taxe sur les superprofits. Philippe Brun conclut d’ailleurs que “le vrai sujet n’est pas celui de l’âge légal mais de trimestres différenciés selon les professions”. À ses yeux, il est essentiel “d’équilibrer pour mettre fin à cette inégalité devant la mort qui est inacceptable”.