Réforme des retraites : qui sont ceux qui pourraient (peut-être !) y échapper ?Istock
Deux candidats se sont positionnés sur le report de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans : il s'agit d'Emmanuel Macron et de Valérie Pécresse. L'un des deux est en très bonne position pour gagner l'élection présidentielle. Cela signifie-t-il que tous les salariés devront bientôt travailler davantage ?
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Le président l’a dit : il va falloir travailler plus. Emmanuel Macron, qui a désormais formellement fait acte de candidature, a drastiquement changé de position sur la question des retraites. En 2017, il prônait une transformation systémique du modèle Français. Le chef de l’Etat envisageait alors un système à point, qu’il espérait plus juste, plus simple, plus équilibré. Plus universel, aussi. Un nouveau système devait se substituer aux 42 régimes aujourd’hui en place, tout en conservant le principe de répartition - ce qui signifie que les actifs financent la pension des non-actifs. Cependant la retraite devait être calculée en points plutôt qu’en trimestres, souligne AG2R La Mondiale sur son site. Plus important, au regard des dernières annonces du locataire de l’Elysée, l’âge légal de départ devait demeurer fixé à 62 ans. 

C’est sur tout cela, et particulièrement sur l’âge légal de départ à la retraite, qu’Emmanuel Macron a finalement décidé de revenir ; 5 ans après. Dorénavant, le président de la République s’aligne sur Valérie Pécresse, qui prône de longue date un report de l’âge légal du départ à la retraite à 65 ans. C’est en tout cas ce qu’il promet s’il est réélu. Mais qu’est-ce que cela signifie pour les Françaises et les Français, au juste ?

Report de l’âge légal de départ à la retraite : quel impact pour les Français ?

Bien entendu, le premier impact d’une telle réforme serait de pousser les Françaises et les Français à liquider leurs droits plus tardivement. Cependant, le report de l’âge légal de départ à la retraite pourrait s’accompagner d’autres conséquences pour tout ou partie des actifs, comme l’a déjà expliqué Planet

Il ne concernerait pas seulement l’âge de départ à proprement parler : une telle modification se ferait aussi sentir sur les revenus des futurs retraités, dont l’éventuelle surcote pourrait se transformer en malus, s’ils avaient initialement décalé leur départ de trois ans à par exemple. En outre, il pourrait aussi engendrer un décalage de l’âge d’obtention automatique du taux plein.

Réforme des retraites à la Macron : qui pourrait y échapper ?

Naturellement, toutes les Françaises et tous les Français ne seraient pas concernés par une telle réforme. Les retraités, pour évoquer l’évidence, n’ont rien à craindre d’une telle transformation : tout au plus viendra-t-elle garantir la générosité du système en place.

Pour autant d’autres devraient également échapper à la transformation que prévoit le président, s’il est réélu.

Le changement, rappelle le Journal du Net, serait mécaniquement progressif. Cela signifie donc que l’exécutif allongera petit à petit la durée de cotisation nécessaire pour prétendre au taux plein, d’une génération sur l’autre. Reste à savoir quelle serait la première génération concernée, ce qui dépendrait forcément de la date d’entrée en vigueur de la réforme. Son rythme de transformation jouerait aussi. A en croire Le Nouvel Observateur, les Françaises et les Français nés en 1960 seraient épargnés. Mais ils ne sont pas les seuls…

Réforme des retraites à la Macron : quid des fonctionnaires ?

Dans les faits, poursuit le Journal du Net, l’intégralité des salariés du secteur privé devraient être concernés. Une partie conséquente des fonctionnaires le sera aussi, mais ce ne devrait pas être le cas de tous. Les catégories actives de la fonction publique “pourraient continuer à bénéficier d’un âge de départ anticipé”, observent nos confrères, non sans souligner que des négociations et des discussions seraient mises en place.

“Un emploi public de catégorie active est un emploi, occupé par un fonctionnaire, qui présente un risque particulier ou des fatigues exceptionnelles. Les emplois sont classés en catégorie active par décret ou arrêté ministériel”, rappellent les équipes de l’administration sur le site du service public. Très concrètement, cela correspond à des emplois comme ceux de policiers ou de pompiers.

En outre, les travailleuses et les travailleurs en mesure de justifier d’une carrière longue ou pénible pourraient également bénéficier d’un cadre particulier.