
Des rassemblements sauvages qui échappent aux syndicats, des manifestations qui finissent dans la violence... Le gouvernement craint le retour des Gilets jaunes, à tort ou à raison ?
Les 15 jours qui viennent vont être décisifs pour les Français et une réforme des retraites hautement controversée. Tandis que les premiers débats viennent de commencer au cœur de l’Assemblée nationale, c’est tout un pays qui retient son souffle face à des décisions capables de changer le cours d’une vie. Au sommet de l’Etat, Emmanuel Macron, quant à lui, reste inflexible sur ce projet ralenti durant la crise du Covid, qui relance une contestation sociale massive. À l’aube d’un vote crucial, quels sont les scénarios pensés par le Président de la République pour l’adoption de cette réforme des retraites ?
Avant le début de son examen, ce sont d’ores et déjà des milliers d’amendements qui ont été déposés pour protester contre la réforme des retraites créée par l’exécutif. Grâce à l’article 47.1 de la Constitution, les députés vont devoir débattre du texte sur un laps de temps réduit avant un vote qui s’annonce fort en rebondissements. Faute de majorité absolue, la bataille menée de part et d’autre risque d’être difficile à tenir. Dans le Journal du Dimanche, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a ainsi appelé “tous les partis de la majorité, Renaissance, Horizon, Modem, à faire bloc pour défendre la réforme des retraites”.
Si des heures décisives s’annoncent dans les prochaines semaines, le gouvernement se prépare à différentes éventualités pour l’adoption du texte de la réforme des retraites. Pour l’heure, l’exécutif espère compter sur ses 249 députés à l’Assemblée nationale pour obtenir un nombre de votants favorables. Il lui faudra toutefois bénéficier de l’appui des Républicains pour atteindre la majorité absolue, située à 289. En cas de défaillance, plusieurs scénarios restent possibles, notamment un possible recours au 49.3. Découvrez quelles sont les pistes privilégiées par l’exécutif lors du vote de la réforme des retraites.
Dans un premier temps, l’exécutif espère obtenir un vote majoritaire en faveur de la réforme des retraites.
Plus vraisemblable, le vote à l’arraché est, pour le moment, la voie privilégiée par le gouvernement.
Dans le cas d’une adoption serrée par l’Assemblée nationale, la suite du programme présidentiel pourrait comprendre un remaniement du gouvernement. Cités par L'Union, certains cadres du mouvement présidentiel affirment qu'un "gros remaniement post-retraites" est possible pour marquer une rupture, donner "un nouvel élan, un nouveau souffle". Elisabeth Borne ne serait pas menacée dans ce scénario, mais certains ministres qui peinent à "émerger" seraient sur la sellette, agaçant le chef de l'Etat...
En cas d’issue défavorable pour la réforme des retraites, l’exécutif pourrait, comme il l’a déjà fait, recourir à l’article 49.3 de la Constitution.
Sans majorité et en cas de blocage, Emmanuel Macron a la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale.
Dans ce dernier cas de figure, les Français seraient appelés à se prononcer par voie de référendum sur la réforme des retraites.