Emmanuel Macron président : ce qui va changer durant son mandat AFP
Dimanche soir, le candidat soutenu par "En Marche !" est donc devenu le nouveau président de la République française, avec plus de 65 % des suffrages. Découvrez les mesures qu'il compte mettre en oeuvre durant son quinquennat.
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Droit du travail : plus de flexibilité

Le président élu assure que les 35 heures resteront la durée légale, mais il veut des accords d'entreprise permettant de moduler cette durée hebdomadaire. Dans Les Echos, il s'est également prononcé pour "davantage de flexibilité, pour adapter notre droit du travail aux mutations en cours." 

Emmanuel Macron souhaite que tous les Français, dans le public comme dans le privé, qui démissionnent aient droit à une assurance-chômage. Pour financer ce nouveau système, le nouveau président veut supprimer les cotisations salariales d'assurance-chômage et les remplacer par une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG), qui est payée par tous, y compris les retraités ou les fonctionnaires. En conséquence, l'assurance-chômage serait "nationalisée", donc gérée par l'Etat, et non plus par les partenaires sociaux.

Pour améliorer le pouvoir d'achat des Français, Emmanuel Macron veut réduire les cotisations payées par les salariés, les indépendants et les fonctionnaires. Il veut également rétablir les exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires. Il affirme enfin que tous les smicards qui bénéficient de la prime d'activité toucheront par exemple l'équivalent d'"un 13e mois de salaire".

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Fiscalité : 80 % des Français exonérés de la taxe d'habitation

Pour donner du pouvoir d'achat aux Français, Emmanuel Macron prévoit de supprimer pour 80 % d'entre eux la taxe d'habitation. L'Etat compenserait le manque à gagner pour les municipalités, à hauteur de 10 milliards d'euros.

L'ancien banquier d'affaires veut transformer l'ISF (Impôt de solidarité sur la fortune) qui touche les hauts revenus par un impôt sur "la rente immobilière". 

Santé : les "soins utiles" pas déremboursés

D'ici 2022, les lunettes, prothèses auditives et dentaires seront prises en charge à 100 %. Emmanuel Macron veut mettre en place un "service sanitaire de trois mois". Concrètement, 40 000 étudiants en santé – médecins et infirmiers – devront passer trois mois dans les établissements scolaires et les entreprises pour faire de la prévention. Ils travailleront en priorité dans les quartiers difficiles et les zones rurales.

Emmanuel Macron veut par ailleurs renforcer le droit à l'oubli pour les personnes ayant été malades. C'est-à-dire qu'au moment de souscrire un emprunt ou un contrat d'assurance, les malades de cancers et de l'hépatite C n'auront plus à le mentionner dès 5 ans après leur rémission (contre 10 ans aujourd'hui).

Enfin, le président élu veut doubler le nombre de maisons de santé pour lutter contre les déserts médicaux et, pour faire des économies, délivrer les médicaments à l'unité. 

Sécurité : le retour de la police de proximité

Pour faire face à la petite délinquance, Emmanuel Macron veut ressusciter la police de proximité qu'il appelle "la police de sécurité quotidienne". Il veut également recruter 10 000 policiers et gendarmes qui renforceront notamment le dispositif de renseignement contre le terrorisme. 

Les forces de l'ordre seront dotées de nouveaux pouvoirs : ils pourront interdire à une personne délinquante de fréquenter le quartier où le délit a été commis, et pourront aussi délivrer des amendes immédiates. Cette règle vaudra notamment pour la détention de cannabis (en petite quantité). 

Sur le plan judiciaire, il prévoit la construction de 15 000 places de prison supplémentaires. Le candidat entend supprimer le principe de l'examen automatique d'aménagement des peines inférieures à deux ans (qui conduit généralement à ce que ces peines ne soient pas exécutées) :"Une peine définitive de prison ferme prononcée sera immédiatement mise à exécution quelle que soit sa durée", a-t-il fait entendre.

Enfin, au niveau européen, il veut créer 5 000 garde-frontières chargés de surveiller et protéger les frontières extérieures de l'Union européenne.

Education : lutter contre les inégalités sociales

Pour lutter contre les inégalités sociales, surtout en banlieue, Emmanuel Macron veut limiter à 12 élèves les classes de CP et CE1 dans les écoles des "zones prioritaires" (REP et REP+). Pour cela, le président élu entend créer 12 000 postes de professeurs des écoles, qu'il financera en partie par des économies "sur l'épreuve du bac".

Emmanuel Macron souhaite également libéraliser la gestion des établissements scolaires en leur donnant plus d'autonomie. 

Les enseignants pourraient être mieux rémunérés, mais en contrepartie ils seraient aussi évalués plus régulièrement.

Emmanuel Macron souhaite aussi le rétablissement des études dirigées après la classe pour tous les élèves, et l'interdiction des téléphones portables dans l'enceinte des écoles primaires et des collèges.

Ecologie : la part du nucléaire sera réduite

S'inscrivant dans la lignée de la COP21, Emmanuel Macron entend réduire la part du nucléaire à 50 % d'ici 2050. Pour cela, il entend doubler la part de l'éolien et du photovoltaïque dans le mix énergétique en mobilisant notamment 30 milliards d'euros d'investissements privés. Les centrales à charbon ne seront plus opérantes durant son quinquennat, et l'exploration des gaz de schiste sera interdite.

Emmanuel Macron souhaite également un grand plan de rénovation des bâtiments : la moitié du parc immobilier devra l'être en cinq ans. En plus de réformer le marché européen sur la question, le nouveau président veut l'instauration progressive d'une taxe carbone. D'ici 2022, l'avantage fiscal du diesel prendra fin avec son alignement sur la fiscalité de l'essence. Et en 2040, plus aucun "véhicule thermique" ne devra être vendu. 

Enfin, les cantines des écoles et des entreprises devront proposer "au moins 50 % de produits biologiques, écologiques ou locaux" d'ici 2022.