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Manuel Valls a fait ce mardi sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre a ainsi présenté les grands projets qu'il souhaite mettre en œuvre pendant son mandat et a appelé l'ensemble des députés de la gauche et de l'opposition à lui faire "confiance" pour entamer une "nouvelle étape du quinquennat". Le point sur ce qu'il fallait retenir de cette intervention.

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Manuel Valls s’est confronté aux députés. Nommé Premier ministre il y a une semaine, il a fait ce mardi après-midi son grand oral dans l’Hémicycle. Objectif du chef du gouvernement : présenter sa politique générale et obtenir la confiance d’un maximum de députés et ce, au risque le cas échéant de contraindre le président Hollande à dissoudre l’Assemblée nationale. Manuel a donc joué très gros. "Mon devoir est de me hisser à la hauteur des exigences des Français", a-t-il commencé par déclarer. Evoquant les "doutes",les "déceptions" et parfois même les "colères" exprimés par les Français pendant les élections municipales, le locataire de Matignon a assuré avoir "entendu leurs voix et leurs silences". Ils veulent "des résultats concrets en matière d’emploi et de précarité", a-t-il poursuivi avant d’annoncer : "Je suis devant vous pour ouvrir une nouvelle étape du quinquennat".

"Une démocratie forte, c’est un Parlement rassemblé"Après avoir consacré quelques minutes à rendre hommage à la "droiture" de Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls a insisté sur la nécessité de "restaurer la confiance" des Français, lesquels ne traversent pas uniquement une crise de confiance, mais également "une crise civique" et une "crise d’identité". Ce qui, selon lui, accroit la tentation du repli, notamment en province. "Chacun a sa part de responsabilité dans ce que  ressentent aujourd’hui les Français", a assuré le Premier ministre avant d’inviter tous les députés à "prendre leurs responsabilités". Ainsi, Manuel Valls a tenu à apaiser les tensions qu’il a actuellement avec l’aile gauche de la majorité en martelant qu’il "n’a pas d’adversaire à gauche". "Nous pouvons avancer ensemble sur beaucoup de sujets dans l’intérêt de la France", a-t-il indiqué. Loin d’oublier l’opposition qui a remporté les élections municipales, le chef du gouvernement a estimé qu’elle était à ce titre, elle aussi, responsable des Français. Et le Premier ministre d’inviter les représentants de l’UMP et l’UDI à le rencontrer dès la semaine prochaine.

Le pacte de responsabilitéRevenant aux grands chantiers qui attendent le gouvernement dans les mois à venir, Manuel Valls a évoqué le pacte de responsabilité annoncé en janvier dernier par François Hollande : "Il faut produire en France, créer des emplois durables en France : c’est le but du pacte. Entreprendre, créer, prendre des risques, c’est cette démarche positive que je vais encourager, elle fait du bien à notre pays. Nous agirons pour encourager les entreprises, améliorer le fonctionnement du marché du travail, simplifier les procédures. Chacun doit s’engager pour l’emploi : c’est une initiative novatrice dans notre pays. Il faut donner corps à ce pact". Grâce à lui, le Premier ministre espère une baisse du coût du travail de 30 milliards d’euros d’ici à 2016.

L’avenir des régions et la réforme des rythmes scolairesAbordant également le découpage territorial, Manuel Valls a proposé une "nouvelle carte de France" pour début 2017 ainsi qu’une réduction de moitié du nombre actuel de régions. Il a par ailleurs proposé de réduire les conseillers départementaux "à l’horizon 2021". Concernant la réforme des rythmes scolaires, le Premier ministre a réaffirmé la volonté du gouvernement et promis qu’elle serait "assouplie après concertation entre les parents d’élèves, les enseignants et les maires".

La dette de la FrancePrécisant que la dette de la France représente aujourd’hui "30.000 euros par Français", Manuel Valls a proposé  un "changement de rythme pour éviter tout recours à l'impôt". Détaillant les 50 milliards d'euros d'économie promises par François Hollande : 19 milliards pour l'Etat, 10 milliards pour l'assurance maladie et 10 milliards pour les collectivités locales, le Premier ministre a insisté sur le fait qu’il est "pour le sérieux budgétaire, pas pour l'austérité".

Coup de pouce pour les salariés au SMIC et les ménages modestesA compter du 1er janvier 2015, les cotisations salariales devraient allégées pour les salariés payés au Smic, a également annoncé le chef du gouvernement selon qui cela permettra de "procurer 500 euros par an de salaire net supplémentaire" aux salariés concernés, qui touchent le salaire minimum. Et Manuel Valls d’ajouter qu’un abaissement de la fiscalité pour les ménages modestes de 5 milliards d'euros est prévu pour 2017.

L’intervention de Manuel Valls ne s’est pas déroulée le plus calmement du monde, au contraire. Plusieurs propos du Premier ministre, notamment sur les rythmes scolaires et le découpage territorial, ont été suivis de huées. Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, a même parfois été contraint d’appeler au calme. "Je regarde Valls à l'assemblée : qu'un premier ministre, de droite ou de gauche, peu importe, ne puisse pas parler devant des adultes, des parlementaires, sans que ces gens vocifèrent comme des malades mentaux, c'est consternant", a d’ailleurs commenté l’ancien ministre Luc Ferry sur sa page Facebook.

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