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Réforme des retraites : le piège de François Bayrou©Bonnefoy Alexandra/Pool/ABACAabacapress
Le jeudi 27 février s'ouvraient les discussions sur la réforme des retraites promises par François Bayrou. Cependant, après seulement une semaine, ce conclave à des airs de mascarades pour certains syndicats.

"Je choisis de remettre ce sujet en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref, et dans des conditions transparentes. Selon une méthode inédite et quelque peu radicale". C’est ainsi que François Bayrou avait annoncé la mise en place d’un conclave pour rediscuter la très contestée réforme des retraites du gouvernement Borne.

Il avait alors promis que cette renégociation ne souffrirait d’ "aucun totem et […] aucun tabou, pas même l’âge de retraite". Or, le mercredi 26 février, à la veille de la première réunion des partenaires sociaux, ces derniers ont reçu une lettre de cadrage, de la main du Premier ministre réclamant "le retour à l’équilibre des comptes en 2030". L’horizon de la libre consultation et de la "feuille blanche" s’éloigne ainsi quelque peu et l’abrogation de la réforme ou, à minima, l e retour à 62 ans espéré par les syndicats ne semble désormais plus à l’ordre du jour.

Conclave sur la réforme des retraites : une « mascarade » pour Force ouvrière

Un conclave sitôt commencé, sitôt quitté pour le syndicat Force ouvrière qui a rapidement claqué la porte et dénoncé une "mascarade" et une "instrumentalisation" dans le but de leur "f aire porter le chapeau d’un allongement de la durée et de cotisation et d’un recul de l’âge de départ à la retraite", rapporte le Huffington Post.

De son côté, la CGT a pour le moment décidé de rester au sein du conclave puisque c’est ici qu’on "parle des salariés". Malgré tout, le syndicat a reconnu un cadre peu encourageant et un chemin de négociation particulièrement étroit.

« Il faut à minima préserver les 64 ans », estime le Medef

De leur côté, les syndicats patronaux ne semblent pas particulièrement enclins à un retour à 62 ans… ni même à 63 ans. En effet, le patron du Medef Patrick Martin déclarait ce mardi 4 mars au micro de RMC, "il faut à minima préserver les 64 ans". Il a argumenté qu’un retour à 63 ans "creuserait le déficit de 13,5 milliards d’euros en 2035".

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De son côté, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Amir Reza-Tofighi s’est dit prêt à discuter avec les syndicats sur un potentiel recul sur les 64 ans. Cependant, il a conditionné cela à la mise en place d’un mécanisme permettant l’indexation de cet âge de départ sur l’espérance de vie. Pour Patrick Martin, indexer reviendrait à "un départ à 67 ans".