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Edouard Philippe s’est tenu en retrait depuis le début du second mandat d'Emmanuel Macron. Alors que ce samedi 25 mars se tiendra le premier congrès de son parti, Horizons, à Paris, il est revenu, pour nos confrères du Figaro, sur la situation difficile de la majorité, après l’adoption contestée de la réforme des retraites.
Pour le potentiel candidat à l'élection présidentielle de 2027, "quand on traverse une crise de cette nature, on s’en sort toujours par une forme de remobilisation et d’initiative." S’il ne sait pas préciser quelle initiative est nécessaire, pour lui, "il appartiendra au président de la République de formuler des priorités claires, dans lesquelles les Français se reconnaissent : la transition écologique, la réindustrialisation, l’école, la santé… Tous ces problèmes urgents et de long terme qui se posent à notre pays."
Réforme des retraites : Edouard Philippe appelle à un meilleur fonctionnement de la majorité
"La France est un régime parlementaire : quand on n’a pas une majorité absolue, on doit en construire une. Nous avons quatre ans devant nous : ne pas essayer de stabiliser le jeu politique est incroyablement dangereux et incertain." L’ancien premier ministre aimerait donc qu’une coalition centrale se forme autour de la majorité. "Ensuite, est-ce que la majorité peut mieux fonctionner ? La réponse est oui. On peut faire des progrès pour travailler en bonne intelligence pour que les quatre années qui viennent ne soient pas quatre années d’incertitude ou de blocage", rapporte Le Figaro.
Enfin, Edouard Philippe assure que son parti Horizons soutient le gouvernement et la première ministre "sans hésitation, sans atermoiement, et avec exigence." Pourtant, l’ancien premier ministre s’est distingué par ses prises de position différente de celles d’Emmanuel Macron sur la réforme des retraites.
Réforme des retraites : des positions différentes de celles d’Emmanuel Macron
Entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron, la distance est de mise. Le 2 février dernier, sur BFMTV, Edouard Philippe a parlé de relations "cordiales", "loyales", mais "lointaines" avec le président. La réforme des retraites est venue accentuée leurs divergences. Emmanuel Macron a reproché à Edouard Philippe sa discrétion, en janvier, sur le sujet des retraites. Il a également critiqué les réserves d’une partie des députés Horizons sur la réforme. Édouard Philippe, lui, n’a pas apprécié que le gouvernement capitule sur les carrières longues au profit des LR et non pas de son parti.
Le mardi 21 mars, lors de la réunion organisée par Emmanuel Macron pour les élus de la majorité, Edouard Philippe a évoqué une issue controversée à la crise de la réforme des retraites. "Monsieur le président, vous avez plusieurs possibilités, y compris le retrait du texte", a-t-il déclaré d’après Le Parisien. Une hypothèse rejetée en bloc par le président depuis le début des débats sur la réforme.
La distance entre les deux hommes s’expliquerait aussi par les potentielles ambitions présidentielles d’Edouard Philippe et de son jeune parti Horizons. D’après le chef du groupe Horizons à l’Assemblée, Laurent Marcangeli, "notre existence dérange. Qu’Édouard soit populaire, qu’il crée son parti, qu’il ait un groupe parlementaire, ça déplaît."
Edouard Philippe : 2027 dans le viseur
La situation de crise de l’exécutif et la baisse de popularité d’Emmanuel Macron semble être une aubaine pour le potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2027. Discret quant à ses ambitions, Edouard Philippe ferait campagne "sous les radars", "en dehors du périphérique parisien", d’après ses proches.
Sa stratégie pour 2027 passe en grande partie par son jeune parti politique Horizons et par ses 20 000 adhérents. "Je continue à développer ce qui a vocation à devenir une grande formation politique, sûre de ses valeurs, partout présente sur le territoire, enracinée, travaillant à une stratégie de long terme, avec des gens qui ont envie de travailler ensemble", a-t-il révélé au Figaro.
Edouard Philippe espère rassembler plusieurs milliers de partisans le samedi 25 mars au Parc Floral à Paris pour son discours à l’occasion du premier congrès d’Horizons. Pour ses proches , Edouard Philippe pourrait s’imposer comme le "candidat naturel" de la droite modérée, face aux candidats Renaissance putatifs : Gérald Darmanin et Bruno Le Maire.