Passer en "économie de guerre" : ce que ça change (ou non) dans votre quotidien

“La Russie est devenue une menace pour la France et pour l'Europe”, a affirmé Emmanuel Macron dans sa prise de parole d’hier soir. Plus tôt ce mercredi 5 mars, le chef de l’État avait écrit sur son compte X : “Mes chers compatriotes, dans ce moment de grande incertitude, où le monde est confronté à ses plus grands défis, je m’adresserai à vous ce soir à 20 heures”. Une allocution annoncée quatre jours après l’altercation de Donald Trump et Volodimir Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison blanche, suite à laquelle le Président Président des États-Unis avait suspendu l'aide américaine à l'Ukraine. 

Alors que l'invasion de l'Ukraine se poursuit depuis trois ans et que la position des États-Unis a radicalement changé avec le retour de Donald Trump au pouvoir, l'Europe prévoit d'accélérer sa course à l’armement. D’abord pour apporter son soutien à l’Ukraine, ensuite pour être en mesure de se défendre dans le cas où les ambitions de la Russie continuent de se développer. 

Qu’est-ce qu'une économie de guerre ? Quelques exemples

“L’objectif : être capable d’assurer un effort dans la durée en cas de nécessité pour nos armées ou au profit d’un partenaire”, définit le ministère des Armées sur le site defense.gouv.fr. Bien que le terme, déjà employé par le président de la République en 2022, n’ait pas été évoqué dans son allocution du mercredi 5 mars au soir, Emmanuel Macron a promis des “investissements supplémentaires” en matière de défense, “compte tenu de l'évolution des menaces”, en assurant que cela se ferait “sans que les impôts ne soient augmentés”. “Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics” a affirmé le chef de l'État.

Comment fonctionne l'économie de guerre et quelles sont ses conséquences ? 

Mettre en place une “économie de guerre” c’est d’abord mobiliser les industries nationales. En France, il s’agit de groupes comme Dassault Aviation, Thales ou encore Safran. Cela consiste également à prendre le contrôle de certaines chaînes de production, comme transformer des usines en sites de production de véhicules militaires par exemple, ou des commandes publiques que les États doivent passer aux industriels, en privilégiant les achats européens bien sûr. 

Enfin, l'économie de guerre repose aussi et surtout sur des fonds publics. Alors que la Commission européenne a présenté un premier plan visant à “réarmer l'Europe” ce mardi 4 mars 2025, dans le but de mobiliser près de 800 milliards d'euros pour sa défense, le ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, prévoit de dévoiler son plan de bataille le 20 mars. L’objectif est de stimuler davantage l’investissement privé afin de compléter le budget de la Défense nationale alors que la loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit déjà un budget total de 413 milliards d'euros à la défense.