Fête juive Hanouka célébrée à l'Elysée : Macron a-t-il porté atteinte au principe de laïcité ? AFP
À l'occasion de la fête juive de Hanouka, le grand rabbin de France a allumé, jeudi 7 décembre, une bougie à l'Elysée en présence d'Emmanuel Macron. Une scène qui a suscité la polémique au sein de plusieurs partis politiques et religieuses; y voyant une atteinte à la laïcité de la part du chef de l'Etat. Emmanuel Macron a réagi.

Le président de la République peut-il participer à la célébration du début de la fête juive des lumières au sein de l'Elysée ? interroge La Dépêche du Midi. A cette question Emmanuel Macron a répondu : "oui". Comme en témoigne, jeudi soir à l'Elysée, la présence du chef de l'Etat était aux côtés du grand rabbin de France Haïm Korsia pour allumer la première bougie de la fête de Hanouka.

De vives réactions de la gauche 

Le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) Yonathan Arfi y  a vu "une erreur", a t-il réagi sur Sud Radio. "Ce n’est pas la place au sein de l’Elysée d’allumer une bougie de Hanouka". Même réaction du côté des politiques. En particulier l'aile gauche. Avec un argument commun : Emmanuel Macron doit rester le garant de la séparation des églises et de l'Etat, rappelle La Dépêche du Midi.

D'autant plus dans le c ontexte actuel de guerre entre Israël et le Hamas et d'augmentation des actes antisémites en France. Le tout à deux jours de l'anniversaire de la loi de 1905 - qui fêtaît son 118e anniversaire ce samedi - considérée comme le texte fondateur de la laïcité en France. Le texte qui acte la neutralité de l'Etat vis-à-vis de toutes les religions.

L'Élysée en appelle au "contexte"

Lors de cette cérémonie, Emmanuel Macron a reçu le prix annuel de la Conférence européenne des rabbins qui récompense la lutte contre l'antisémitisme et les sauvegardes des libertés religieuses. En visite sur le chantier de Notre-Dame-de-Paris, le lendemain, Emmanuel Macron a réagi à la polémique en parlant d'une cérémonie "dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde".

Emmanuel Macron a pu également compter sur le soutien de Gérald Darmanin. "Le président de la République est un défenseur des religions (...) Il les respecte toutes. En tant que chef de l’État, il n'y a nulle violation de la laïcité", a estimé le ministre de l'Intérieur sur France Info.