Benjamin Griveaux : ou en est l'affaire des vidéos intimes ?

Après la diffusion de vidéos et de photos intimes à une autre femme que son épouse, Benjamin Griveaux avait fini par renoncer à la mairie de Paris. Où en est-il dorénavant ?

C'est pour la mairie de Paris qu'il avait quitté le porte-parolat du gouvernement. Pourtant, Benjamin Griveaux n'a jamais pu mener à bien sa campagne électorale. Le 14 février, à un moins des élections municipales, ce marcheur de la première heure avait fait le choix de se rétracter, pour protéger les siens a-t-il expliqué à l'époque. La publication et la diffusion sur internet de vidéos intimes le mettant en scène l'ont poussé à renoncer à l'élection. D'autant plus, rappelle Le Point, que les images n'avaient pas été envoyées à son épouse.

Les vidéos en question, très rapidement attribuées à Benjamin Griveaux, montrent un homme – dont le visage n'est pas apparent – en train de se masturber. Elles ont été mises en ligne via un site créé ad hoc par l'artiste russe contestataire Piotr Pavlenski. Ce dernier, qui a ensuite coupé tout accès au site, a expliqué vouloir dénoncer "l'hypocrisie" de Benjamin Griveaux, accusant le macroniste d'avoir "utilisé sa famille en se présentant en icône pour tous les pères et maris de Paris". "Il a fait de la propagande des valeurs familiales traditionnelles", a-t-il continué.

Si Piotr Pavlenski a pu récupérer de telles images, c'est parce qu'elles avaient initialement été adressées à sa compagne, Alexandra de Taddeo. Comme son compagnon, qu'elle a soutenu, elle a un temps été placée en garde à vue.

Une affaire mis en suspens à cause du coronavirus ?

Ce scandale, l'un des plus médiatiques des élections municipales, a été rapidement éclipsé par l'épidémie de coronavirus Covid-19. Le marcheur, qui s'est retiré de l'élection, a donc été remplacé au pied levé par Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé et des solidarités. En pleine crise sanitaire, elle a donc du quitter son ministère et laisser sa place à Olivier Véran.

Qu'est devenu Benjamin Griveaux ?

Depuis, Benjamin Griveaux a fait "son retour dans l'arène politique", rappelle La Dépêche. Il est d'abord retourné à l'Assemblée nationale en tant que député membre de la majorité parlementaire, mais ce n'est pas tout !

Récemment, indique L'Opinion, il s'est vu confier une nouvelle mission, des plus importantes ! Il devra prendre en charge, deux mois durant la BITD, c'est à dire la gestion d'une mission sur la "Base industrielle et technologique de la défense". L'élu devra donc travailler sur la place des industries de défense. Il a cependant tenu a en faire changer le nom, pour "Base industrielle de souveraineté sur la défense"...

La presse fait-elle preuve de partialité vis à vis de Piotr Pavlenski ?

Le Conseil de déontologie journalistique est sans appel : certains des journalistes de BFMTV ont fait preuve de partialité en traitant l'affaire Benjamin Griveaux, indique France Info. C'est à l'occasion d'une interview de Juan Branco, qui fut un temps l'avocat de Piotr Pavlenski, que la journaliste Apolline de Malherbe aurait manqué d'objectivité. Elle déclarait alors, en fin d'entretien : "Plus on vous entend et plus on se demande si Piotr Pavlenski n'est pas que l'exécutant et vous le manipulateur". Des propos qui avaient donné lieu à des saisines du Conseil.

"L'ensemble de l'entretien avec M. Juan Branco témoigne d'une partialité envers l'interviewé qui dépasse la liberté d'investigation journalistique, et la dernière phrase prononcée par Mme Apolline de Malherbe ne respecte pas les règles déontologiques concernant les accusations sans preuve et le défaut d'offre de réplique", a formulé le Conseil.