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Visé par une enquête préliminaire, Alexandre Benalla est un proche collaborateur du président. Il est accusé d'avoir tabassé un manifestant à Paris, le 1er mai. 

Affaire Benalla : Emmanuel Macron était-il au courant ?

Le 1er mai dernier, un manifestant a été violemment lynché, en marge des cortèges, place de la Contrescarpe à Paris. L’agresseur présumé, Alexandre Benalla, est un proche collaborateur du président de la République au passé sulfureux, comme l’a déjà indiqué Planet. Il a été identifié par Le Monde à la suite d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, plongeant l’Elysée dans une crise sans précédent depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron.

L’identité de l’agresseur potentiel, qui n’a pas été condamné et bénéficie donc de la présomption d’innocence, a été confirmée par le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strozda.

D’après Le Monde, Alexandre Benalla aurait reconnu les faits devant Patrick Strozda avant de se voir infliger "dans la plus grande discrétion" une mise à pied de quinze jours. Muté à des fonctions administratives, il retrouve un bureau à l’Elysée et s’occupe officiellement de la sécurité des événements organisés au palais présidentiel.

Affaire Benalla : pourquoi la justice n’a-t-elle pas été avertie ?

Dans la mesure où la présidence était au courant, l’opposition a soulevé plusieurs questions, à commencer par la suivante : pourquoi l’Elysée n’a-t-il pas averti la justice ? Des députés comme Eric Coquerel (La France Insoumise) ou Eric Ciotti (Les Républicains) ont d’ailleurs invoqué l’article 40 du code de procédure pénale qui stipule que "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délais au procureur de la République".

Toutefois d’après une source judiciaire qui répond aux questions du Monde, "les cas de non-dénonciation sanctionnés pénalement concernent uniquement les crimes ou les mauvais traitements sur personne vulnérable", comme l’écrit le journal. L’exécutif, qui s’est retrouvé contraint de s’expliquer, s’est exprimé à travers la voix de Bruno Roger-Petit, porte-parole de l’Elysée. Selon lui, Alexandre Benalla a reçu "la sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l’Elysée".