Benoît Poelvoorde brise le tabou de la dépression : "C'est chimique, c'est une maladie"
L'image de Benoît Poelvoorde est indissociable d'un rire déjanté et d'une exubérance comique qui a fait sa gloire. Pourtant, derrière le trublion se cache un homme qui n'a jamais caché ses failles. Lors de sa récente interview avec Léa Salamé dans Quelle Époque !, le comédien a mis des mots précis et forts sur un mal qui le ronge loin des plateaux de tournage.
Ses révélations sur sa dépression, qu'il qualifie de purement physiologique, résonnent avec une force inédite. En choisissant d'en parler aussi ouvertement, il brise la barrière entre la star populaire et le patient vulnérable, et offre une tribune inestimable à un sujet de santé publique crucial.
Une maladie "chimique", et non un choix ?
Le message de l'acteur belge est martelé avec une clarté désarmante. "Une dépression nerveuse, c'est une maladie. C'est quelque chose qui vient. [...] parce que c'est chimique, c'est une maladie", avait-il déclaré dans une ancienne interview dévoilée sur le plateau de France 2 ce 8 novembre 2025. En choisissant le terme "chimique", Benoît Poelvoorde insiste sur un point essentiel : ce trouble n'est ni un manque de volonté, ni une simple tristesse passagère, mais bien un dysfonctionnement cérébral.
Une prise de parole qui participe à la déstigmatisation des troubles mentaux par les célébrités, un sujet encore trop souvent tabou. Conscient de son influence, il a toutefois précisé ne pas vouloir que le sujet devienne un "fonds de commerce", préférant informer plutôt que de s'approprier la cause.
Comment admettre sa vulnérabilité face au succès ?
L'un des moments les plus forts de l'entretien a été lorsque le comédien a évoqué la culpabilité qui peut accompagner la maladie quand on est une personnalité publique. Il a partagé la difficulté d'assumer cette souffrance face à une position perçue comme privilégiée.
"C'est difficile d'admettre de dire aux gens [...] avec le métier que je fais, avec l'argent que je gagne, avec la popularité que j'ai [...] j'arrive à faire une dépression. Et ben oui, vous faites une dépression", a-t-il confié. Ces confidences de Benoît Poelvoorde sur sa dépression nerveuse ont un effet miroir puissant. Elles permettent à beaucoup de se sentir moins seuls et de déculpabiliser, rappelant que la maladie peut frapper n'importe qui, peu importe le statut social.
Un combat qui ne date pas d'hier ?
Ce n'est pas la première fois que cet acteur qui parle de ses troubles mentaux évoque ses démons. Déjà, il y a plusieurs années de cela, il faisait état d'une "sale période" et a, par le passé, confié avoir eu recours à une hospitalisation en unité psychiatrique pour se soigner. Une récurrence qui ancre son témoignage dans une réalité douloureuse.
Sur le plateau de Quelle Époque !, le journaliste Hugo Clément notait d'ailleurs que "derrière tous ces moments où on rit vraiment de bon coeur, il y a aussi des moments où on sent que Benoît Poelvoorde en a marre de faire le clown". Pour cet acteur populaire confronté à la maladie mentale, son métier peut être un exutoire, mais aussi une façade à maintenir. Un combat courageux qui, aujourd'hui, aide à briser le silence.