Les restrictions d'eau commencent : les départements concernés

Dans un article récent, nous vous expliquions que Hauts-de-France étaient sous tension face à un déficit de précipitations, pas inédit mais rare : à Dunkerque, ville que l'on imagine arrosée assez régulièrement, il n'était pas tombé une goutte la première quinzaine de mai. Selon les données de Météo-France, entre début février et fin avril, le nord du pays n'aurait reçu que 69 millimètres de pluie, ce qui n'était plus arrivé depuis 1959 ! "A titre de comparaison, affirme Simon Mittelberger, climatologue pour l'organisme public au journal Le Monde, c’est ce qui tombe en moyenne au cours du seul mois de janvier"
La région Hauts-de-France en situation "critique"
Et cette année, la situation perdure poursuit-il : "Les sols étaient aussi secs fin mai qu’ils le sont à la fin d’un mois de juillet moyen". Dès le 21 mai nous apprend le quotidien du soir, des restrictions fortes ont été imposées concernant l'usage de l'eau pour les particuliers et professionnels. Les dernières en date après "une dizaines de mesures semblables prises depuis mi-mai", dans la région d'après nos confrères. Qui citent les autorités locales : la ressource serait à "un seuil critique sur plusieurs bassins-versant."
Une météo "inversée" depuis l'hiver dernier
Depuis le mois de février, la météo serait "inversée" sur l'Europe, avec comme évoqué une sécheresse persistante au Nord, beaucoup de pluie au Sud (comme celles qui ont fait de très gros dégâts dans le Var la semaine dernière). "Un anticyclone s’est installé depuis plusieurs semaines sur le nord du continent, prévenant l’arrivée d’épisodes pluvieux. L’Espagne et l’Italie, elles, ne sont pas en situation de sécheresse" explique explique Simon Mittelberger. Pour Le Monde, ce n'est toutefois pas dû changement climatique même si le phénomène dans un contexte de réchauffement global devrait s'installer durablement dans les années à venir.
Une sécheresse accentuée par la main de l'Homme
Toutefois, nos confrères souligne que l'absence de précipitations a des conséquences aggravées "mécaniquement" par le réchauffement climatique. Des hausse de températures régulières, supérieures aux normales de plusieurs degrés sur 4 à 5 jours, favorisent l’évaporation et l’assèchement des sols. "Des vents de nord-est, très secs, ont également pu participer à cette perte d’humidité, même si ce phénomène n’est pas quantifié" avance le climatologue. Le Monde pointe "l’augmentation de la taille des parcelles et l’arrachage des haies (dont plus de 20 000 kilomètres disparaissent chaque année en France)." Problème : la disparition de ces dernières est aussi néfaste pour l'agriculture. Marc-André Sélosse, biologiste et écologue au Muséum national d’histoire naturelle, déclare au journal : "C’est la matière organique et les organismes du sol qui permettent de retenir l’humidité. Or depuis les années 1950, les sols agricoles ont sans doute perdu 30 % à 50 % de leur matière organique, et la majorité des engrais utilisés aujourd’hui sont minéraux. Quant à la vie des sols, elle est détruite par les pesticides et le labour. Nous ne sommes pas armés pour faire face à ce qui vient."
Pour finir sur une bonne nouvelle, toutefois, les prévisions à l'échelle européenne annoncent de probables pluies dans les prochaines semaines. En attendant, voici la liste des département français qui ont déjà pris des mesures de restriction d'eau.
L'Ain

Dans le département de l'Ain, la zone de Dombes-Sud fait l'objet d'une alerte renforcée qui impose depuis le lundi 26 mai 8h la "réduction de tous les prélèvements en eau et interdiction des activités impactant les milieux aquatiques". Mais aussi des "restrictions renforcées d’arrosage, de remplissage et de vidange des piscines, de lavage des véhicules et d’irrigation de cultures".
Source : Vigieau
La Charente-Maritime

En Charente-Maritime, un arrêté préfectoral daté du vendredi 23 mai impose des restrictions sur les prélèvements en eau pour l’irrigation agricole et les usages domestiques, hors réseau de distribution d’eau potable, depuis lundi 26 mai 8h.
Source : ici-France Bleu
Les Deux-Sèvres

La préfecture des Deux-Sèvres a mis en place dès lundi 26 mai 8h des restrictions concernant les prélèvements dans le milieu naturel : puits, forages, rivières, plans d’eau connectés. Les prélèvements via le réseau d’eau potable ne sont pas concernés.
Source : ici-France Bleu
Les Ardennes

Dans le département des Ardennes, la Zone de Calcaires de l'Oxfordien fait l'objet d'une alerte de crise depuis le lundi 26 mai 8h qui impose une "interdiction des prélèvements en eau pour l’agriculture (totalement ou partiellement), pour de nombreux usages domestiques et pour les espaces publics".
Source : Vigieau
L'Aude

Le département de l'Aude, dans le secteur Berre et Rieu (hors axe réalimenté), et celui du Bassin versant de l'Agly est placé en alerte simple depuis le lundi 26 mai 8h. Les restrictions imposent "des réduction de tous les prélèvements en eau et interdiction des activités impactant les milieux aquatiques." Mais aussi : "des restrictions d’arrosage, de remplissage et de vidange des piscines, de lavage des véhicules et d’irrigation de cultures."
Source : Vigieau
Le Loiret

La préfecture du Loiret a mis en place dès lundi 20 mai de nombreuses restrictions pour les particuliers, professionnels et services publics. Quatre communes sont concernées. Vous pouvez consultez les consignes et lieux concernés en suivant ce lien. Elles sont valables jusqu'au 30 novembre 2025.
Source : Maison & Travaux
Le Maine-et-Loire

Dans le département du Maine-et-Loire, la zone "Mayenne" fait l'objet d'une alerte simple depuis le lundi 26 mai 8h qui impose une "réduction de tous les prélèvements en eau et interdiction des activités impactant les milieux aquatiques." Mais aussi des "restrictions d’arrosage, de remplissage et de vidange des piscines, de lavage des véhicules et d’irrigation de cultures."
Source : Vigieau