Faut-il croire à la fidélité conjugale ? ©Fotolia Fotolia
Lorsqu'un couple se forme, il commence par se jurer fidélité. La question est de savoir pour combien de temps…

Si fidélité rime avec exclusivité, la durée de cet engagement est sujette à caution. D’abord pour des raisons biologiques. La métaphore utilisée par Stendhal comparant l’être aimé à un rameau couvert de cristaux brillants a son répondant biologique.

Durant la période d’amour passion, le cerveau sécrète des charriots d’hormones – l’ocytocine chez les femmes – afin de favoriser le processus de reproduction. Pendant ce moment de grâce qui durerait en moyenne 3 ans, les défauts du partenaire sont camouflés afin qu’il apparaisse comme le partenaire rêvé. Au-delà, c’est le retour à la normale. L’amour passion cède le pas à l’amour raison, de nouvelles tentations surviennent. C’est à ce moment que la fidélité conjugale est mise à l’épreuve.

Sachant que la fréquence des rapports sexuels est d’environ 9 relations par mois chez les hommes comme les femmes françaises, combien d’étreintes se déroulent-elles à l’insu du partenaire "régulier" ? Il n’y a pas de norme, mais selon le site de rencontres extra-conjugales AshleyMadison.com environ 1 homme sur 2 serait infidèle, cette proportion (48%) étant à peu près identique chez les femmes.

L’infidélité, "moralement acceptable"

Ces récréations sont-elles incompatibles avec la vie de couple ? Pas le moins du monde pour l’écrivain Philippe Sollers et Julia Kristeva, son épouse, psychanalyste, qui dans le "Nouveau désordre amoureux" estiment que fidélité et aventures extra-conjugales peuvent faire bon ménage. Leur thèse : c’est désormais la sincérité qui est le garant des liens amoureux, et non plus la chasteté.

Cette incitation au libertinage n’est pas du goût de tout le monde. Début 2015, les Associations familiales catholiques (AFC) ont assigné en justice Gleeden, le "premier site de rencontres pour personnes mariées". Il ne s’agit pas "d’une action contre l’adultère, mais contre le business et la promotion de l’adultère", ont indiqué les AFC, car "derrière l'infidélité, il y a des enfants, des familles brisées, des drames…". 

Apparemment ce rappel à l’ordre moral ne fait pas recette. Selon une enquête de l’IFOP réalisée en 2014, la France est le seul pays au monde où 53% de la population estime que l’infidélité est "moralement acceptable" !